Les adhérents de Triskalia avaient rendez-vous avec les innovations d’agroécologie, mardi dernier. Une sorte d’université au champ pour mieux penser l’agriculture de demain.
[caption id= »attachment_35508″ align= »alignright » width= »156″] Jean-François Appriou, président de la commission Planète Positive[/caption]
L’espace d’une journée, la ferme de Yannick Le Goff, éleveur de porc à Kergrist-Mouëlou, s’est transformée en vaste terrain d’expérimentations et d’échanges. Près de 40 ateliers et stands consacrés « aux solutions d’agroécologie et au développement durable » parsemaient la parcelle de 5 ha attenante aux bâtiments d’élevage. « C’est un véritable carrefour de l’agriculture et des attentes sociétales », résume Jean-François Appriou, président de la commission Planète Positive. Et d’expliquer « qu’aujourd’hui, on part de la fourchette à la fourche ; et non plus l’inverse. Car nous sommes dans un marché tirant et non plus poussant ».
Accompagner les adhérents
Mardi, le succès des ateliers sur le bio et sur le binage mécanique constituait un bon baromètre pour mesurer les préoccupations qui émergent actuellement sur le terrain. Les nouvelles attentes de la société conduisent, par exemple, les agriculteurs à s’informer sur les matériels de plus en plus performants susceptibles de les accompagner dans l’évolution de leurs pratiques. « La coopérative affiche sa volonté d’évoluer en permanence et d’accompagner ses adhérents. Notre vocation est de bien nourrir les plantes et de bien nourrir les animaux, pour bien nourrir les hommes », explique Georges Galardon, président de Triskalia. Et de souligner que « la diminution des intrants s’inscrit dans le double objectif, de répondre à une demande sociétale qui va dans ce sens, et de maîtrise des coûts de production par les agriculteurs ».
D’accord de payer plus
Ce chantier « du faire mieux avec moins » entamé de longue date porte déjà ses fruits : – 36 % de nitrates dans les eaux bretonnes en 20 ans ; – 41,5 % d’antibiotiques en 5 ans, etc. Il paraît même que le consommateur est prêt à payer 10 % plus cher pour plus de sécurité des aliments, pour un respect de l’environnement, pour un produit régional, etc. (source Crédoc-Ipsos). L’agriculteur ne demande qu’à croire. En bon Saint-Thomas, il attend de voir cette intention se répercuter sur les prix. Dans la parcelle de Kergrist-Mouëlou, c’était aussi cela qui transpirait des échanges : « Nous avons fait des efforts, nous sommes prêts à en faire encore, mais il faut une rémunération en face ». Le renouvellement des générations est à ce prix. Un sujet qui était aussi au cœur de Planète Positive qui se projette dans l’avenir.