À l’occasion de la session de la Chambre d’agriculture, les élus ont invité des agriculteurs à témoigner de leur approche du métier et sur les leviers à mobiliser aujourd’hui et demain. On ne parle presque plus que de ça. Montée en gamme, segmentation, explosion de la consommation bio, mise en place de label et de petites filières… Dans ce brouillard, les agriculteurs sont désorientés, démunis. Certains s’arc-boutent en défendant « un standard conventionnel français de haute qualité qui doit être mieux payé, payé justement, sans avoir besoin d’évoluer encore ». D’autres affirment qu’il faut « aller plus loin dans la différenciation » pour protéger la production nationale d’importations « ne respectant pas les mêmes exigences ou règles » (intrants interdits en Europe, bien être animal…) et répondre à une demande des consommateurs « de plus en plus exigeante » et en pleine mutation. « Un gros travail sur soi avant de transmettre » Pour prendre un peu de recul, à l’occasion de la session départementale de la Chambre d’agriculture, lundi 9 juillet à Plérin, des producteurs sont venus témoigner en toute simplicité. Installés en production laitière (filière longue conventionnelle) à Plourhan, Nicole et Patrick Collet croient en l’avenir de l’agriculture. « Mise en place des quotas, basculement en bassin versant contentieux, arrivée de l’informatique et de l’automatisation, sortie des quotas… En 35 ans d’activité, nous avons été en constante adaptation. » Pour eux, cette posture fait partie du métier. « Il faut toujours rester simples et logiques dans ses choix. » Même quand ils optent pour le robot de traite dans une stabulation neuve en 2014 « pour diminuer l’astreinte physique et anticiper la transmission d’une structure attractive », ils gardent l’objectif de maîtriser leur coût alimentaire. « Avant, nous étions à 160 à 170 g de concentré par litre…
Bio, conventionnel ou label, l’agriculture bretonne se veut multiple