Les méteils riches en protéagineux peuvent offrir un fourrage plus élevé en MAT. Leur récolte précoce, au stade début épiaison de la céréale, améliore la valeur alimentaire et limite la verse.
Pour augmenter la valeur alimentaire des méteils fourragers, deux pistes peuvent être envisagées : accroître leur teneur en protéagineux et les récolter précocement (tout en sachant que le rendement sera moindre).
« La récolte se joue à une semaine près, en ciblant le stade début épiaison de la céréale, avec une bonne météo derrière. L’effet année est donc très important, avec de grandes différences de taux de protéagineux à la récolte selon les conditions climatiques. Les légumineuses sont sensibles à l’humidité », a expliqué Benoît Possémé, conseiller Chambre d’agriculture de Bretagne, lors d’une journée technique méteil.
Évaluer l’intérêt dans sa zone
Deux essais ont été menés sur de « nouveaux » méteils plus riches en protéagineux, dans le cadre du programme de recherche interrégional SOS Protein : en zone très tardive à Trévarez (centre Finistère) et en zone précoce en Pays de la Loire. Avoir un bon retour sur investissement sera plus facile en zones précoces où les rendements sont souvent bien supérieurs. « L’intérêt et le choix du méteil sont à évaluer suivant ses objectifs, sa zone climatique, ses rotations. À Trévarez, pour produire davantage de protéines, nous aurons plus de réussite avec du RGH – trèfle violet… »
Les méteils devront plutôt être implantés dans des parcelles au pH supérieur à 6, non hydromorphes. « Il faudra aussi éviter de choisir les mêmes espèces plusieurs années de suite, notamment la féverole. »
Semis début novembre
Un semis avant le 15 octobre n’est pas recommandé. « Il est préférable de le positionner la 1re quinzaine de novembre, pour maîtriser le salissement, et pour ne pas avoir des céréales trop développées au printemps. Le pois est par ailleurs sensible au froid. » À la récolte, étaler doucement le fourrage avant andainage peut être intéressant pour le sécher. « Une coupe à 10 cm de hauteur permet la circulation de l’air et de limiter les cailloux au ramassage. »
Des céréales en zone humide
1/3 d’ensilage de méteil dans la ration hivernale
« Il y a du méteil sur l’exploitation depuis une quinzaine d’années », précise Gwenaël Mordelet qui gère un troupeau de 120 mères limousines à Lanfains (22). L’exploitation a accueilli des essais dans le cadre du plan « algues vertes » de la baie de Saint-Brieuc. Cette année, 10 ha du méteil produit par l’exploitant seront conservés en ensilage et 7 ha en grain (broyés, en boudins). Pour l’ensilage, le producteur a semé 80 kg/ha de triticale Elicsir, 15 kg/ha d’avoine Timoko, 20 kg/ha de pois Assa, 20 kg/ha de pois Arkta et 40 kg/ha de féverole Irena. Pour le grain, le dosage comprend 40 kg/ha de féverole Irena, 15 kg/ha de pois Arkta, 100 kg/ha de triticale Vuka et 15 kg/ha d’avoine Timoko.
« L’ensilage de méteil constitue 1/3 de la ration hivernale des vaches, complétant les 2/3 de maïs et ensilage d’herbe. Les grains servent à complémenter les veaux sous la mère. » Le méteil est semé après maïs vers le 15 – 20 octobre et récolté fin mai en ensilage et en août en grain. « Je vais désormais essayer d’en produire entre deux maïs. »