Le Gaec des Roselets, à Plessala (22), a investi dans une herse étrille Treffler et une bineuse Steketee combinée à une rotoétrille pour maîtriser le désherbage du maïs.
[caption id= »attachment_35761″ align= »alignright » width= »153″] Romain Presse[/caption]
« Il y a 10 jours qu’on aurait dû passer la herse étrille. Les mauvaises herbes étaient au stade deux cotylédons. Mais l’orage pluvieux (60 mm en une heure mi-juin) ne nous a permis de rentrer dans les parcelles que la semaine passée. Il a fallu faire des choix et prioriser les champs en fonction des dates de semis », décrit Romain Presse, un des quatre associés du Gaec des Roselets, à Plessala (22). Pour un semis du 20 mai, les adventices étaient déjà développées au stade plantule, dans la parcelle de démonstration de désherbage mécanique, organisée par le Gab d’Armor, jeudi 21 juin.
Premier levier, la rotation
L’exploitation est en conversion biologique, depuis le 15 mai 2017. Elle cale petit à petit son système et s’initie aux outils de désherbage mécanique. « Cela fait trois ans que la parcelle contient du maïs. Dorénavant, nous n’en mettrons pas plus de deux ans. La rotation maïs/maïs n’est pas très intéressante en agriculture biologique mais nous manquons de surface. Implanté après deux à trois années de prairie de fauche, un maïs est plus facile à désherber. Mais l’exploitation est divisée en deux sites, l’herbe est en priorité sur l’autre site avec la stabulation des vaches laitières. »
Un travail du sol soigné au semis
Le maïs précédent a été ensilé fin octobre 2017. « J’ai aussitôt semé en direct du méteil suite à un passage de covercrop. Cette interculture a aidé à maintenir propre la parcelle. » Ce fourrage a été ensilé le 15 mai. Le lendemain, il a épandu du fumier, passé le canadien et labouré, avant de passer la herse rotative un jour plus tard. Le semis du 20 mai a été effectué sur un sol rechauffé, assez profond (6 cm). Le semoir a le même réglage que pour les betteraves, d’où un espace de 50 cm entre rangs. « Notre objectif est de recouvrir le plus vite possible cet interrang. » Le tracteur est équipé d’un système de guidage RTK, repère qui servira ensuite lors des passages d’outils mécaniques pour désherber. Mais dans les parcelles en dévers et éloignées de l’antenne, « le maïs n’a pas été semé en combiné contrairement à l’année passée, pour ne pas perdre en précision ».
Recours au désherbage mécanique
Trois jours après le semis, la herse étrille Treffler de 6 m a été passée sur toute la surface, alors que le maïs était déjà au stade pointant. « Cette herse étrille a pour particularité de présenter la même pression d’agressivité sur toutes les dents. Un réglage hydraulique en cabine me permet de régler cette pression au sol en tendant plus ou moins les ressorts. »
Jeudi dernier, la herse n’était pas assez efficace : une croûte de battance s’est formée en surface, exigeant de la pression qui risquait d’abîmer le maïs, au stade 6 feuilles. C’est donc la bineuse Steketee de 3 m, combinée à une rotoétrille qui est entrée en action. La bineuse est équipée de deux lames lièvres et d’un soc en V désherbant l’interrang. La rotoétrille, quant à elle, travaille sur le rang de façon plus agressive. « Le travail est assez efficace. Les conditions ne sont pas optimales, le sol est dur et peut-être pas assez nivelé avec un seul passage de herse rotative avant le semis. Le travail n’est donc pas trop profond et, à moins de 7 km/h, l’avancement est moins rapide que d’habitude. Quelques plantules résistent. Mais dans 10 jours, elles partiront lors du deuxième passage de la bineuse », analyse l’éleveur à l’issue de la démonstration.