Les dérobées offrent des perspectives intéressantes aux éleveurs pour produire un fourrage de qualité. L’interculture est une saison propice à la mise en place de dérobées, qui viendront assurer un stock de fourrage supplémentaire. Mais comment sera valorisée cette production de matière sèche, et surtout à qui seront destinés ces hectares semés après moissons ? La démarche Défilait 3.0 fait travailler de concert les techniciens des productions animales et végétales, pour trouver la bonne stratégie qui colle à chaque exploitation. Lors d’une intervention devant des producteurs de la région de Plonévez-du-Faou (29), Éric Le Borgne, responsable nutrition et lait chez Triskalia, fait observer que « si la ration distribuée est composée de 4 kg de matière sèche d’herbe, pour un troupeau de 60 laitières, il faudra produire 36 tonnes. J’ai le choix de produire 3,6 t de MS sur 10 ha, ou 10 t de MS sur 3,6 ha. Les vaches ne sont pas nourries à l’hectare, mais au kg de matière sèche ». En gérant et en optimisant des surfaces plus productives, la recherche d’un fourrage affichant un taux de matière azotée totale (MAT) de 17 à 18 % est plus simple, pouvant engendrer des économies de correcteur azoté. « Ces quelques hectares bien gérés et correctement pourvus en protéines assurent alors une économie d’achat de 10 t de correcteur azoté ». Plutôt que de chercher du volume à tout prix, mieux vaut donc exploiter ces dérobées pour produire de la protéine, « pour complémenter un maïs qui sera toujours riche en énergie, mais déficitaire en protéines ». Une fertilisation possible qui se retrouve dans les plantes Concernant le choix des espèces, André Yvinec, chargé de développement à Triskalia, table sur « un ray-grass d’Italie, alternatif ou non, mélangé avec du trèfle d’Alexandrie, incarnat ou de Micheli. Pour une…
Fourrage : Ne pas laisser la protéine se dérober