Certaines parcelles sont littéralement envahies de ray-grass et folle avoine. Rappel de règles simples pour limiter leur propagation.
Les cultures d’orge arrivent à maturité et laissent parfois dépasser des herbes indésirables dans les champs. « Les ray-grass sont ressortis », observe Élodie Quéméner, ingénieure régionale Bretagne chez Arvalis-Institut du
Végétal. En cause, des applications herbicides avec des passages « plus tardifs au printemps. Au mois d’avril, certaines parcelles n’avaient toujours pas été désherbées, faute de fenêtre météo favorable. Les adventices se sont alors développées, et vont sans doute atteindre leur maturité ».
Folle avoine difficile à combattre
Les résistances des adventices vis-à-vis des solutions chimiques ne sont alors pas à mettre en cause. Du côté des stratégies de désherbage, les premières enquêtes montrent qu’il n’y a pas eu davantage d’applications d’herbicide à l’automne, ces surfaces restant stables.
Les levées de folle avoine sont différées et apparaissent à la sortie de l’hiver, c’est pourquoi « il devient compliqué de s’en débarrasser. En orge, il n’existe pas de solutions chimiques », rappelle l’ingénieure. Le passage d’une écimeuse reste possible avant la moisson, à condition que les plantes indésirables ne soient pas encore arrivées à maturité. Mais ce type de solution mécanique reste toutefois peu répandu.
« Les écimeuses s’adaptent à la hauteur des épis. Certaines folles avoines commencent à être à maturité, il est donc urgent d’intervenir. En production de céréales biologiques, nous sommes moins confrontés à ce genre d’adventices, les rotations étant souvent plus longues, les labours enfouissant les stocks semenciers », rappelle Benoît Nézet, technicien en agrobiologie à la Chambre d’agriculture. Élodie Quéméner conseille, en cas de fortes infestations dans les champs de céréales de « récolter les parcelles les plus sales en dernier, ou encore de bien nettoyer les machines au sortir de ces champs, afin d’éviter de disséminer les graines aux autres parcelles ».
Les rendements peuvent parfois être très affectés en cas de forte infestation. Une pénalisation indirecte survient également, avec des taux d’impureté à la récolte ou encore des teneurs en humidité qui peuvent gagner quelques points. Sitôt la parcelle récoltée, il ne faut pas hésiter à mettre en place des leviers agronomiques, comme « des faux semis, voire des labours dans les situations les plus compliquées. Un couvert couvrant viendra ensuite étouffer les nouvelles levées, en semant très tôt ».