Associé d’une maternité collective de 1 900 truies, à Saint-Guyomard (56), Pascal Le Corre encadre une équipe d’une dizaine de salariés, en comptant celui qu’il emploie à temps plein sur son exploitation. « Il y a seulement cinq ans, quand je passais une annonce d’offre d’emploi, je recevais plusieurs candidatures et je faisais un choix. Actuellement, pour une même annonce, il n’y a personne. Cette difficulté de recrutement peut rapidement mettre en péril un élevage de cette dimension. Une à deux personnes en moins et c’est toute l’équipe qui est fragilisée. Je me suis donc résolu à déléguer le recrutement à une agence spécialisée qui travaille également pour les abattoirs du secteur. Depuis février, deux Roumains ont intégré l’équipe. Dans l’ensemble, cela se passe bien mais le parcours de formation est plus long et il y a, au début, la barrière de la langue à gérer. Les codes culturels sont également différents. La situation concernant le manque de main-d’œuvre ne va pas s’arranger. Je pense qu’on va rapidement atteindre 50 % de salariés étrangers dans nos élevages. Les Français feront probablement de l’encadrement et les étrangers feront les tâches les plus simples et les plus répétitives. Dernièrement, j’ai visité un élevage de 4 000 truies aux Pays-Bas. Ils sont confrontés à la même problématique. La moitié des salariés sont polonais »….
La main-d’œuvre étrangère à la rescousse