Dans le meilleur des cas, 2017 ramène les éleveurs à la situation de 2015, c’est-à-dire au début de la crise, mais avec des trésoreries à sec.
Communiqué de presse Coordination Rurale du 6 juillet 2018
C’est ce que révèle la CCAN par la publication de ses résultats provisoires pour 2017, semi-définitifs pour 2016 et définitifs pour 2015. Le triptyque ainsi dépeint est bien sombre pour les éleveurs.
Baisse significative des investissements
Les sections spécialisées « Élevage » de la Coordination Rurale alertent depuis bien longtemps sur l’absence de rémunération pour les éleveurs qui rognent sur un maximum de dépenses pour s’en sortir. Une nouvelle fois, ils ont réduit leurs investissements, notamment en ce qui concerne l’achat d’animaux (- 500 millions d’euros en 2017, soit – 4,7 %). Avec des trésoreries exsangues, les éleveurs n’ont ainsi pu compenser la baisse de fertilité des troupeaux due aux mauvaises récoltes fourragères. Malgré ces difficultés, ils ont également dû renoncer aux achats d’aliments extérieurs (- 0,3 %).
Une note positive
Il est important de souligner l’impact positif du programme de réduction volontaire de la production laitière, embryon de régulation réclamé à de nombreuses reprises par la CR. Grâce à l’engagement de producteurs qui ont accepté de réduire leur production laitière, les prix sont légèrement remontés sans toutefois parvenir à couvrir les coûts de production. Néanmoins, la valeur de la production laitière française est à nuancer puisqu’elle n’a augmenté que de 9,9 % entre 2016 et 2017 quand celle de l’Europe a bondi de 19,8 %.
L’équivalent pour la filière allaitante, l’aide aux jeunes bovins légers, a également permis de donner un coup de pouce salutaire, bien qu’encore insuffisant, à la filière. Pour la CR, preuve est ainsi faite que la régulation par les producteurs fonctionne. Il est à présent urgent de passer à une forme plus évoluée.