Rapport prospectif de la FAO (2018-2027), guerre commerciale sino-américaine et colloque « L’agriculture en 3D : défense, diplomatie, développement… » Ces trois événements soulignent, chacun à leur manière, ces dernières semaines, qu’il est temps de remettre les pendules du négoce agricole mondial à l’heure. Comme évoqué dans ces colonnes le mois dernier, trop de décisions politiques ou entrepreunariales sont dictées par une croyance sans faille mais particulièrement dangereuse, d’une croissance mondiale vigoureuse portée par l’explosion des classes émergentes. Un ralentissement de la demande Début juillet, la FAO a publié son rapport prospectif (2027), prenant à revers ses précédentes prévisions, et faisant vaciller quelques idées reçues. « Le ralentissement de la demande devrait persister tout au long des dix prochaines années. La population sera le principal facteur de croissance de la consommation pour la plupart des produits, même si elle croît elle-même à un rythme plus modéré, comme l’indiquent les projections. De plus, la consommation par habitant de nombreux produits devrait stagner à l’échelle mondiale, notamment celle d’aliments de base comme les céréales et les racines et tubercules, dont les niveaux de consommation sont proches de la saturation dans de nombreux pays. Dans le secteur de l’élevage, l’évolution des préférences alimentaires au niveau régional et les contraintes sur les revenus disponibles freinent la consommation de viande, mais la demande d’autres produits d’origine animale comme les produits laitiers connaîtra sans doute une croissance plus rapide dans les dix années à venir ». En clair, cela veut dire que pour les exportateurs, les places vont être chères, et que les prix mondiaux pourraient continuer à en pâtir si les compétiteurs n’ajustent pas la voilure. S’ajoute à cela la nécessité de produire durable, qui oblige à un « reset » des modes de production dans de nombreux pays. Un marché des protéines attractif En parallèle,…
Les nouveaux enjeux en blé ou soja