Implanter des dérobées d’été très rapidement après la moisson peut permettre de profiter de fourrages de qualité dès la mi-août suivant la date d’implantation.
« Des fourrages semés très rapidement après la moisson peuvent permettre d’obtenir des récoltes de qualité », déclare Mathieu Heurbize, animateur Cuma des Pays de la Loire lors du salon Mécaélevage, à la Séguinière (49). Il faut tout de même se poser quelques questions avant d’implanter cette culture : quelles espèces semer, quels sont les critères de décision, pour quel rendement et quelle valeur alimentaire, comment réussir l’implantation et à quel coût ?
Le bonus des semis estivaux
[caption id= »attachment_35934″ align= »alignright » width= »178″] Gilles Crocq, Seenovia[/caption]
« Le cœur du débat réside dans les espèces fourragères. Ces semis estivaux doivent être considérés comme du bonus », estime Gilles Crocq, de Seenovia. Le colza fourrager implanté après récolte de l’orge donne de très bons résultats. « Un semis début juillet est exploitable à partir du 15 août et jusqu’au 25 octobre avec une valeur qui tourne autour de 0,85 UFL. C’est un bon complément fourrager avec une base de maïs à l’auge », décrit Gilles Crocq. De plus, à 2,50 €/kg, le prix de la semence n’est pas excessif. Un semis en pur s’effectue à 7 à 10 kg/ha. « Pour des parcelles accessibles au pâturage c’est très rentable. Autre avantage, cette culture coupe le piétin échaudage dans le cas d’un semis de céréales juste derrière. » Le mélange trèfle d’Alexandrie + trèfle vésiculé est à essayer, il peut produire plusieurs coupes et être utilisé en pâture, foin ou enrubannage. Il offre une bonne valeur alimentaire et n’est pas météorisant.
3 à 5 t de MS/ha en RGI
Le RGI peut aussi être utilisé en dérobée d’été seul ou en mélange avec du colza fourrager pour prolonger le pâturage plus longtemps. « Un RGI semé au 25 juillet atteint les 2 t de MS/ha de rendement au 15 septembre. Il est exploitable en ensilage, enrubannage et en pâturage. Il offre de bonnes valeurs alimentaires avec 0,9 UFL et 13 à 14 % de MAT pour un rendement compris entre 3 à 5 t de MS/ha », rapporte Gilles Crocq.