L’exploitation du lycée agricole de Laval connaît d’importantes évolutions. En particulier, un atelier ovin a été créé.
Après la modernisation de la stabulation des vaches laitières, de nouveaux arrivants ont également élu domicile au lycée agricole de Laval (53) : des moutons vendéens. D’abord une centaine en juin 2017, et aujourd’hui deux cents, par rachat et croît interne. Depuis mars, ils ont un toit : une bergerie tunnel de 40 m x 16 m. Deux aires paillées de chaque côté d’un couloir central, deux couloirs de circulation latéraux, importants pour surveiller les mises bas. Le bâtiment, fourni par Terrena, a été autoconstruit. Il a coûté 80 000 euros (en comptant la main-d’œuvre, la maçonnerie, les cornadis, mais sans compter les équipements de contention extérieurs, la bascule, etc.).
« C’est moins cher qu’un bâtiment en dur, on peut gérer les entrées d’air et il est très lumineux », apprécie Régis Mézière, le responsable de l’exploitation. Depuis mars également, une salariée spécialisée en élevage ovin a été recrutée. Cette création de l’atelier ovin ne doit évidemment rien au hasard. Il fallait soulager l’atelier vaches laitières : il était sursollicité pour les travaux pratiques des élèves, « cela impactait la production. »
Mouton à cinq pattes
Par ailleurs, avec la chute des prix, il ne suffisait plus à financer les trois salariés. Élargir l’atelier porc ? Faible intérêt pédagogique et des marchés moroses. Créer un atelier vaches allaitantes ? Idem. Un atelier volailles ? « Un agriculteur aurait choisi cela, mais d’un point de vue pédagogique, il y a peu d’intérêt, et les risques sanitaires sont importants » décrit Régis Mézière.
Pour une fois, on peut le dire, ils ont trouvé le mouton à cinq pattes : « Pour les travaux pratiques, c’est idéal : soin des pattes, tonte, agnelages, pesée, etc. Par ailleurs, on économise sur les investissements puisqu’on peut utiliser les mêmes outils mécanisés que pour les vaches. Et on pourra travailler sur la complémentarité ovins/bovins pour le pâturage et la gestion du parasitisme. Après coup, je constate aussi que cette production séduit de plus en plus, notamment les jeunes non issus du milieu agricole ou venus au lycée pour le cheval. Physiquement, c’est accessible à tous, et on peut presque bosser en chaussons. »
Vente de génétique
Le mouton Vendéen a le vent en poupe sur les marchés internationaux. « Il y a de la demande en génétique. » Aussi, l’objectif est de faire de la sélection et vendre des agnelles. Les agneaux mâles sont abattus et commercialisés en vente directe en priorité, et en label. Cette production s’inscrit bien dans l’orientation agro-écologique demandée aux établissements, avec l’idée d’atteindre une autonomie alimentaire (pour les brebis adultes dans un premier temps) et d’accroître la part de prairies. On peut ajouter que l’exploitation a également démarré la production apicole, avec 200 ruches l’an dernier. Un débouché de plus qui allonge la liste des productions du lycée.
Rémi Hagel