Peu d’élevages ovins bretons disposent de quais d’embarquement. Intégré en bout du couloir de contention, il est pourtant bien utile chez Thomas Courcier, à Québriac (35).
« Quand j’étais technicien, j’étais souvent confronté au chargement laborieux des animaux. Aussi, je me suis toujours dit que quand je serai installé en ovin, je posséderai un quai d’embarquement », explique Thomas Courcier, éleveur ovin à Québriac (35). Aussi, au couloir de contention déjà existant dans l’exploitation qu’il a reprise et qui lui sert aux soins et à la tonte des animaux, il en a conçu un second. Ce dernier intègre une cage de retournement, une cage de pesées électroniques et… un quai d’embarquement.
Accès au pédiluve
« Je disposais d’un pédiluve bétonné en extérieur. J’ai donc réfléchi à une solution pour y accéder et l’intégrer au couloir. » Une porte a été percée entre l’atelier et un local de stockage, devenant par la même occasion un sas permettant si besoin avec des jeux de barrières de stocker 100 à 120 brebis.
Le couloir de contention, avec un système anti-retour à 1 mètre de cette porte, longe deux côtés de l’atelier et a été réfléchi pour servir à différents chantiers, en intégrant l’instinct de fuite de la brebis et son aspect grégaire.
Lors du parage, une brebis leurre est bloquée à la première halte personnifiée avec des portes-cornadis. L’animal suivant est alors dirigé vers la cage de retournement. Les animaux sortent ensuite sur une aire bétonnée, en passant par le pédiluve.
Tri des agneaux tous les lundis
Les échographies sont réalisées au niveau de ces portes-cornadis. Le couloir qui les précède, long de 4,50 m, est cependant trop court. « On perd trop de temps sur ce chantier, il faudrait pouvoir mettre plus de brebis en enfilade. » Des barrières coulissantes en fin de ligne permettent à l’animal d’accéder, soit au pédiluve, soit au quai d’embarquement, en passant par la bascule. En fin d’automne, des tris d’agneaux sont ainsi effectués tous les lundis matin pour la collecte au groupement de producteurs Ter’Élevage (ex Ovi-Ouest) dans l’après-midi. Les agneaux prêts à la commercialisation attendent le départ dans le sas, équipé d’une auge et d’un abreuvoir.
Un système conçu avec 2 500 € de barrières
Un système anti-retour et deux barrières extensibles en fin de quai permettent d’aménager facilement lors de l’arrivée du camion un endroit propice pour un chargement rapide. Le couloir de contention a été légèrement surélevé, permettant de travailler à hauteur d’homme. Les barrières pleines ajourées à hauteur des yeux de l’animal permettent à l’agneau de lever la tête, facilitant ainsi la pose du tip-tag selon le débouché (CCP, Label Rouge…) ou facilitant les soins (drogage…).
Quand le couloir utilise un mur en parpaings, il a été enduit pour ne pas se blesser en manipulant les animaux. « Idéalement, il faudrait deux couloirs ; un pour les brebis, un autre pour les agneaux. L’objectif est de permettre à l’éleveur de rester à un poste fixe de travail. Un chien bien dressé est alors une aide très efficace. Ici, le circuit est un peu large, les deux premiers passages pour les agneaux sont plus difficiles avec des retournements… À la 3e utilisation, plus de problème. Ils savent où aller. » Côté investissement, compter 2 500 € de barrières, 1 200 à 2 300 € pour une cage de retournement et près de 3 000 € pour la balance électronique.
Un confort de travail au quotidien
[caption id= »attachment_36407″ align= »alignright » width= »127″] Alain Lebreton, technicien ovin Ter’Élevage Bretagne[/caption]
Un quai d’embarquement limite le stress, pour l’éleveur, le chauffeur qui effectue la collecte des animaux et pour l’agneau. Et requiert beaucoup moins de main-d’œuvre. Même si en ovin le stress influe peu sur le pH de la viande, le couloir de contention favorise le bien-être de l’animal en limitant les risques de traumatismes et les saisies liées aux hématomes possibles sur les agneaux. De plus, au quotidien, un circuit bien pensé améliore le confort de travail quotidien pour l’éleveur, et évite ainsi de remettre aux calendes grecques des chantiers de soins préventifs.Alain Lebreton, technicien ovin Ter’Élevage Bretagne