Un week-end d’astreinte par mois

La nouvelle stabulation de 1 500 m² accueille les 75 Prim'Holstein et 75 Normandes de l’exploitation de l’EARL Célard à Ambon. L’automatisation permet de gérer seul le travail d’astreinte à une personne le week-end. - Illustration Un week-end d’astreinte par mois
La nouvelle stabulation de 1 500 m² accueille les 75 Prim'Holstein et 75 Normandes de l’exploitation de l’EARL Célard à Ambon. L’automatisation permet de gérer seul le travail d’astreinte à une personne le week-end.
Automatisation et main-d’œuvre ne sont pas antinomiques. C’est en tout cas le défi mené depuis un an par Hervé Célard, installé en individuel sur la ferme familiale à Ambon (56). Mais cela a un coût.

Depuis son installation en 2015, l’exploitation s’est spécialisée en lait, passant de 650 000 L à 1 050 000 L. « Avant le bâtiment neuf, la traite durait 7 heures par jour… Pour me libérer du temps pour ma famille, j’ai souhaité automatiser l’atelier et embaucher des salariés », a témoigné Hervé Célard, lors d’une porte ouverte innovaction en juin dernier. Si le parc matériel présent est limité et rationalisé autour de l’atelier laitier, depuis deux ans, ce ne sont pas moins de 918 000 € d’investissements qui ont été réalisés (dont 42 000 € d’aides PCAEA) : nouvelle stabulation et son aménagement, arrivée de deux robots de traite, agrandissement du cheptel… L’objectif : rationaliser le travail pour qu’une personne seule puisse assurer seule le travail du samedi midi au dimanche matin (Fin de la permanence à 10 h).

[caption id= »attachment_36327″ align= »aligncenter » width= »720″]Hervé Célard Hervé Célard[/caption]

De la souplesse avec la main-d’œuvre

Côté main-d’œuvre, l’éleveur a délégué la partie sociale et administrative. Il a fait appel à Solutis Emploi qui lui permet de répondre à ses besoins précis. Aussi, en 2017, deux salariés embauchés en CDI au groupement d’employeurs sont mis à disposition à mi-temps : 1 713 heures ont été facturées en 2017 pour une charge proche de 44 000 € HT. Ils sont présents les lundis et vendredis, pour préparer les week-ends et rattraper le retard si besoin en début de semaine. Chacun cumule aussi un week-end d’astreinte par mois. À ces 2 salariés, s’ajoutent un apprenti et un étudiant qui effectue un week-end par mois. Une stratégie qui lui permet de se libérer trois week-ends par mois. Située en zone séchante, l’exploitation subit de fortes contraintes au niveau du parcellaire, entièrement consacré au système fourrager.

Concilier robot et pâturage

Malgré 27 ha de maïs ensilage, l’exploitation doit acheter l’équivalent de 30 ha de maïs. Cent des 127 ha sont en herbe. L’objectif est de maintenir le pâturage dans le système, « pour les aplombs des animaux et limiter les interventions ». Des portes de tri ont été positionnées ce printemps à la sortie du bâtiment, à l’opposé du robot, pour accéder aux 13 ha actuellement accessibles près des bâtiments, réservées aux laitières. Du ray-grass a été implanté. L’année prochaine, 19 ha seront accessibles. Le troupeau est scindé en deux lots. Les Normandes ont en priorité accès aux parcelles. Le lot des Prim’Holstein ne sort que lorsque la pousse de l’herbe est importante. Les génisses sont sur le 2e site, à Theix.

Le système se met en place

Depuis la mise en place du robot, le 15 juin 2017, la production laitière a augmenté de 2,3 kg/vache/jour ; le coût alimentaire a peu évolué passant de 123 € à 128 €/1 000 L. Si les premiers résultats sont dégradés par l’absence de pâturage à l’automne 2017 et un printemps humide en 2018 pour cette première saison de pâturage qui a retardé la mise à l’herbe au-delà du 20 avril, le système se met en place petit à petit. « L’objectif est d’atteindre en croisière un prix d’équilibre de 340 €/1 000 L », table l’éleveur.

Mise en place de protocoles

Pour un bon fonctionnement, des protocoles ont été mis en place afin que les animaux disposent tous les jours du même quotidien, quel que soit l’acteur qui effectue le travail. Des procédures ont ainsi été rédigées (Vaches taries, vêlage, mammite…) pour standardiser les actes des opérateurs. Une fois par mois, le vétérinaire de la coopérative passe sur l’élevage faire le point, vérifier que le protocole est en place. « Pour chaque thème, il est important d’écrire toutes les étapes à suivre et de s’y tenir », insiste Cyril Urlande, vétérinaire à Triskalia. Tous les deux mois, des analyses vérifient leur bon fonctionnement (pH urinaire, note d’état corporel, nombre d’hypocalcémies…). Des réajustements sont régulièrement réalisés à partir des observations et en fonction des problématiques rencontrées.


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