L’absence de pluie freine les levées de colza mais aussi des adventices. Le désherbage en prélevée manquent d’efficacité.
Les faibles précipitations qui ont suivi les semis de colza ont parfois limité l’efficacité de certaines stratégies de désherbage. Pour les solutions chimiques positionnées en prélevée, l’effet escompté n’a pas été au rendez-vous. « Ils peuvent toutefois se réactiver dès les prochaines pluies, mais leur effet sera alors moindre », confirme Nina Rabourdin, ingénieure régionale à Terres Inovia. Un rattrapage est alors à envisager, surtout pour les parcelles de colza semées après céréales, où « les levés de ces dernières seront importantes. Les faux semis de cet été ont été moins efficaces, les repousses de précédents peuvent être très concurrentielles pour la culture ».
Le temps commande
Difficile de prévoir les futures précipitations dans les jours à venir. Certains secteurs ont reçu quelques millimètres en région Bretagne. Dans le cas où les cultures n’ont pas été implantées, Nina Rabourdin conseille « d’y aller, en gardant un sol frais. Un semis dans un sol sec en septembre n’est pas le même qu’un semis d’août. Il faut donc veiller à ne pas trop travailler le sol, le semis sera suivi d’un roulage dans les sols ou les risques de battance sont minces ».
Sur la zone précoce de Bain-de-Bretagne (35), une majeure partie des semis s’est déroulée « vers le 23 août. Les producteurs ont profité de ce créneau, les précipitations sont arrivées au 29 août », observe Lionel Quéré, conseiller à la Chambre régionale d’agriculture. Suivant les parcelles, les colzas « sont à peine levés ou atteignent 3 feuilles, en fonction des pluies reçues et des profondeurs de semis. Pour le désherbage, nous conseillons d’attendre des conditions plus humides, avec une application en post-levée précoce de la culture ». Des observations de colzas dont les feuilles sont pâles sont possibles, ce changement de couleur est dû à un désherbage à base de clomazone, « sans effet sur le futur rendement », rassure le conseiller.
Des solutions mécaniques ?
Si les passages d’outils de désherbages mécaniques sont encore peu développés, Nina Rabourdin rappelle que « l’utilisation de bineuses est possible, à condition qu’un écartement de 50 cm maximum soit respecté, et que les semis soit adaptés. Pour le passage de cet outil, il faut 3 jours sans pluie pour être en conditions ressuyées, suivis de 3 jours sans pluie pour que les adventices sèchent au soleil ». La bineuse peut être passée au stade 3 feuilles de la culture avec des protèges plants, ou à 4 feuilles sans précautions particulières.