Mauvais temps pour les légumes de plein champ

Artichauts-Kerbors - Illustration Mauvais temps pour les légumes de plein champ
L’année 2017 aura été une mauvaise année pour la majorité des légumes de plein champ (chou-fleur, artichaut, pomme de terre…), et le début 2018 n’est guère mieux avec une dégradation des trésoreries.

La zone légumière de Paimpol s’étend de Plouha à Perros-Guirec. L’exploitation moyenne,spécialisée en légumes de plein champ, se compose de 46 ha avec 3,2 UTH dont 1,70 salarié. La principale production est le chou-fleur, représentant en moyenne 45 % des surfaces. Ensuite, les différents artichauts (camus, castel, cardinal, violet), occupent 23 % des surfaces, devant les céréales (17 %). La pomme de terre qui représentait 20 % de l’assolement dans les années 1990, n’est plus cultivée que sur 5 % des surfaces. Enfin, la production du Coco de Paimpol représente 3 % des surfaces.

Un chou-fleur en baisse de rendement

La marge brute à l’hectare du chou-fleur frais est en baisse depuis 3 ans et atteint son plus bas niveau depuis 10 ans sur la dernière campagne 2017/2018. En cause, la chute importante de rendement du fait des dégâts de hernie (champignon qui atteint les racines et les feuilles) et des excès d’eau durant l’hiver. Cette baisse de volume n’a pas été compensée par le prix de vente qui est resté stable par rapport à la campagne précédente (0,47 €/tête).

Un artichaut breton face à la concurrence

La marge brute en artichaut Camus sur la campagne 2017 est en forte baisse également. La marge brute atteint son plus bas niveau depuis 10 ans. L’artichaut violet s’en sort mieux, la baisse des prix de 16 % est largement compensée par l’augmentation de rendement. La marge brute progresse de 13 % par rapport à 2016.
Le début de campagne 2018 a également été très compliqué suite aux conditions climatiques hivernales humides, suivies de coup de gel plus ou moins importants selon les secteurs. Les rendements en ont été directement impactés. Actuellement, les cultures sont pénalisées par le manque d’eau.

La pomme de terre primeur perd sa place

La pomme de terre primeur est confrontée aux stocks important de pomme de terre de conservation de l’année précédente puis à la nouvelle production. En 2017, le prix de vente a chuté de 37 % par rapport à 2016 et plusieurs parcelles ont été détruites. En 2018, la campagne s’est mieux déroulée mais reste difficile à gérer.

Le Coco de Paimpol face à la règlementation

Depuis 20 ans, le Coco de Paimpol possède son AOC. Cependant en 2017, les surfaces ont fortement baissé, suite aux changements de règles de rémunération des ramasseurs de cocos. Jusque 2016, les plumeurs étaient payés à la tâche (au kg récolté). Le nouveau mode de calcul paye toujours au kilo récolté, tout en assurant une rémunération équivalente au Smic. Ces nouvelles règles ont découragé de nombreux producteurs. Malgré tout, la campagne s’est plutôt bien déroulée au niveau du rendement, du prix de vente et la marge brute s’est nettement améliorée. Dans le contexte actuel, les producteurs doivent se démarquer de plus en plus de leurs concurrents. Les certifications permettent d’y répondre en partie.

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Les tomates grappe et vrac dans le rouge depuis juin

Les prix payés aux producteurs sont descendus très bas sur l’été, conséquence d’une offre abondante et de la concurrence de nos voisins européens. Sur septembre, les cours sont en hausse et devront le rester sur cette fin de saison pour limiter les pertes pour les producteurs.

Samuel Le Grand/Cerfrance


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