Du 30 juin au 4 juillet, le groupe AEP « autonomie fourragère et protéique » s’est déplacé en Irlande pour un voyage d’études. « Nous avons été marqués par la rationalisation du travail. Alors qu’en France une personne gère souvent autour de 50 vaches laitières, là-bas, ce nombre passe à 100 », témoigne Yoann Humbert. Les Irlandais rencontrés ne le cachent pas, ils gagnent bien (voire très bien pour certains) leur vie à faire du lait. « Ils prennent des vacances et les jeunes veulent s’installer. » Pour coller à la pousse de l’herbe, les vêlages sont groupés : 80 % sont réalisés sur 3 mois à partir de mi-février, avec souvent l’embauche d’un saisonnier sur cette période. « Tout est rationalisé : le travail auprès des veaux, les détections des chaleurs… La salle de traite est fermée pendant 1 à 1,5 mois l’hiver. » Les vaches (souvent croisées) sont à l’herbe, les éleveurs ne distribuent pas de fourrages à l’auge. « Des compléments azotés sont parfois apportés en salle de traite. Les parcelles d’herbe – en place pour longtemps – comportent surtout des graminées, très peu de trèfle. Ils ne font pas de maïs. Pour les stocks d’herbe pour l’hiver, il y a beaucoup d’ensilage et d’enrubannage. » Sur les cinq exploitations visitées, une seule était en système robot. « Ils traient à deux dans des salles de traite allant jusqu’à 2 x 40 postes. Les bâtiments sont simples en système logettes – caillebotis. » Pas de tracteurs flambant neuf non plus… La sobriété au service de l’économie….
Maximisation du pâturage, groupage des vêlages… La rationalisation à l’irlandaise