Il ne faut pas négliger l’herbe d’automne. À condition d’en avoir… Ce qui n’est pas le cas cette année dans les zones séchantes, mais aussi fréquemment dans les terres légères de Bretagne centrale. À noter toutefois que la chaleur de cet été profite au trèfle qui, en zone pédoclimatique favorable, exprime un bon rendement depuis la mi-août.
Sur ray-grass anglais, la rouille prend actuellement de l’ampleur, d’autant plus vite que les variétés sont sensibles. Cette présence de rouille peut limiter l’ingestion. Il est pourtant utile de remettre les compteurs à zéro en rasant les parcelles atteintes par la maladie pour obtenir une repousse de qualité au retour des pluies.
Les prairies sont en effet capables d’exprimer un bon potentiel en arrière-saison : jusqu’à 25 % de pousse annuelle. Le « petit printemps » comme le qualifient certains herbagers démarre généralement à la fin septembre. Selon les années, la pousse d’automne peut atteindre des valeurs voisines de 35 kg MS/jour.
Il faut reprendre la conduite de pâturage dès que l’herbe atteint environ 7-8 cm (hauteur cheville). Si de bonnes conditions météo persistent, cette croissance de l’herbe peut se prolonger sur les mois d’octobre et novembre.
Il faut se rappeler que l’herbe d’automne a généralement une bonne valeur alimentaire : 0,90 UFL/kg MS, avec des teneurs en PDIN élevées, proches voire parfois supérieures à 150 PDIN, et des teneurs en PDIE voisines de 100 à 110 g/kg MS.