La ferme d’Yvon Cras, agriculteur installé à Plougar (29) est entièrement autonome. Le lait est produit sur l’exploitation exclusivement avec de l’herbe, afin de ne pas utiliser de surfaces hors France. Le collectif pour la souveraineté alimentaire dans les pays du Sud a pour objectif de « donner la possibilité aux pays de défendre leur politique agricole », introduit René Ferec, membre de ce collectif. « Nous constatons que l’agriculture industrielle et conventionnelle intensive est incapable de nourrir le monde : 800 millions de personnes dans le monde ne mangent pas à leur faim, ce chiffre peut être multiplié par 2 ou 3 si on comptabilise aussi la malnutrition. Ce modèle est de plus incapable de rémunérer ses paysans. La souveraineté ne consiste pas à se refermer sur soi-même, mais à une plus grande ouverture pour plus de solidarité. Il y a une prise de conscience sociétale, il faut changer de paradigme ». Pour illustrer ces propos, le collectif a organisé une visite de la ferme d’Yvon et de Jean Cras à Plougar, en accueillant des députés finistériens. Fin des légumes pour 100 % d’herbe Yvon Cras explique avoir « continué le modèle de mes parents, à base de production laitière et de légumes, avec des terres éparpillées. Nous avons continué en intensifiant, en distribuant des concentrés, et en cultivant maïs, chou-fleur et pomme de terre ». Différentes rencontres avec des groupes de la Chambre d’agriculture, pour échanger sur les résultats économiques, orientent la ferme familiale de façon différente. « Le légume nous permettait à l’époque de payer les concentrés. » Puis des regroupements parcellaires changent la donne. « De 20 ares/vache disponibles, nous passons à plus de 60 ares. Ces surfaces nous permettent de faire pâturer de février à décembre, nuit et jour ». Les laitières effectuent désormais en moyenne 7 lactations,…
Produire un lait solidaire