Le 2 octobre, les députés ont adopté, en lecture définitive, le projet de loi Agriculture et alimentation avec 227 voix pour et 136 voix contre. « Nous avons adopté des mesures fortes pour réformer radicalement le modèle agricole et alimentaire français, s’est félicité le rapporteur Jean-Baptiste Moreau. À nous tous maintenant de (nous) saisir des outils que nous avons construits pour l’appliquer efficacement dans les champs, les coopératives, les box de négociations commerciales et dans les supermarchés. » Même son de cloche du côté du ministre de l’Agriculture : « 8 000 amendements examinés. 200 heures de débats. C’est un beau parcours », s’est-il félicité.
Les réactions sont plus mitigées côté production. « Les ordonnances seront déterminantes », pour la mise en place du volet économique du texte selon la FNSEA. Jérémy Decerle, président des Jeunes Agriculteurs, interrogé par Agra Presse, regrette « une loi qui ne va pas assez loin pour garantir le revenu des agriculteurs » et « ne lâchera rien » sur l’application « du minimum » qui a été voté. La Coordination rurale évoque « un dénouement sans surprise » et une loi qui « n’apporte aux agriculteurs qu’un grand vide ». Pour la CR, « la solution se trouve à l’inverse dans la régulation des productions agricoles et l’interdiction de l’achat à perte des produits agricoles ». De son côté, la Confédération paysanne regrette « un texte très éloigné des promesses des États généraux » sans « arbitrage public des relations commerciales ».