L’organisation de producteurs Biobreizh a soufflé ses 20 bougies d’existence. Si la demande en produits bio se fait sentir chez le consommateur, la production de graines doit s’adapter. La demande en produits issus de l’agriculture biologique ne cesse de croitre. La soixantaine de producteurs de l’OP Biobreizh produisent des légumes répondant à un cahier des charges spécifique (voir encadré), et pour répondre au marché, « il faut avoir des semences pour une fourniture tout au long de l’année. Nous utilisons souvent les mêmes variétés, ce qui nous conduit à des pics et des creux dans la production, alors qu’elle devrait être plus étalée sur l’année », constate Luc Calvez, président de l’OP et producteur installé à Plonévez-Lochrist, à l’occasion d’une table ronde organisée pour les 20 ans d’existence de Biobreizh. La production de plants porte-graines est technique et peu répandue ; c’est pourquoi des dérogations sont encore possibles pour se fournir en semences non AB. « Le recours à ces graines non AB se fait dans un cadre très précis », explique Mathieu Conseil, responsable maraîchage à l’Itab (Institut technique l’agriculture biologique). « La réglementation oblige à utiliser de la semence bio, mais l’offre de semences ne va pas aussi vite que la demande. Il faut 20 ans pour développer une nouvelle variété, les recours se terminent en 2035, selon l’Europe, la France souhaitant elle une fin de ces recours pour 2025. Il y a même déjà un impact en culture de carotte depuis le début de l’année, pour les choux de Milan, les recours s’arrêteront en 2020 ». Pas de CMS pour les producteurs Le cahier des charges de Biobreizh se refuse à utiliser des semences CMS (à stérilité mâle cytoplasmique) depuis 2002. « Les graines de chou-fleur ont des gènes de radis pour avoir une fleur plus blanche…
Agriculture biologique : « Il nous faut des semences pour fournir le marché »