Jean-Michel Labbé utilise un distributeur d’engrais qui module la nappe en longueur comme en largeur. Les épandages sont dictés par des cartes de préconisation établies grâce à des analyses de sol et des images satellite.
Installé depuis 1997 sur la commune de Plélan-le-Petit (22), Jean-Michel Labbé gère une SAU de 170 ha. La moitié de l’assolement est en blé, le quart en colza et l’autre quart en maïs grain. Depuis 5 ans, l’agriculteur réalise de la modulation d’apport d’engrais sur blé et colza. Avant de réaliser son épandage, il récupère la carte de préconisation adaptée à son matériel sur le site Internet de Farmstar et la place dans sa console Isobus. Un outil qui permet de ne pas multiplier les boîtiers dans le tracteur. Le câble de la console est ensuite branché sur le distributeur d’engrais Sulky X 50+ Econov et le tour est joué. Le positionnement du tracteur est donné grâce à l’antenne GPS.
[caption id= »attachment_37251″ align= »aligncenter » width= »720″] Jean-Michel Labbé, Agriculteur et technicien[/caption]
Moins de recoupements
« Le matériel est en débit proportionnel à l’avancement. La modulation se fait via l’ouverture de la trappe du fond de l’épandeur et la modification du point de chute de l’engrais sur les disques qui orientent la nappe d’épandage. Ces fonctions sont commandées par des vérins dédiés. Elles permettent aussi de gérer au mieux les recoupements dans le champ », détaille le producteur. Il précise : « En passant dans la parcelle, on peut retrancher ou ajouter des unités manuellement si on le souhaite ». Côté tarif, en incluant les outils de guidage, il faut compter environ 20 000 € pour ce type d’épandeur.
[caption id= »attachment_37252″ align= »aligncenter » width= »720″] La console Isobus permet de ne pas multiplier les boîtiers dans le tracteur.[/caption]
Rendements supérieurs et homogénéité
« J’observe des rendements plutôt supérieurs en blé. Ils se situent en moyenne à 90 q/ha sur l’exploitation. Mais surtout, les parcelles sont beaucoup plus homogènes, la verse est limitée », note le producteur. « En colza, les rendements ont augmenté de l’ordre de 5 q/ha, se situant à 40 q/ha en moyenne. Ils peuvent être plus élevés sur certaines parcelles. »
Également technicien cultures à la Coop de Broons, Jean-Michel Labbé anime un groupe de 10 agriculteurs au sein du réseau Be Api porté par des coopératives françaises (sur l’agriculture de précision). Pour obtenir la préconisation en azote, le service Farmstar, développé par Arvalis et Airbus Defence & Space, en collaboration avec Terres Inovia, est utilisé. « Pour la culture du blé par exemple, la biomasse est mesurée du ciel par satellite, en sortie d’hiver dans un premier temps, puis au stade dernière feuille à gonflement. Un premier prévisionnel d’épandage est sorti en fonction du précédent, des besoins de la culture, de la restitution… Puis il peut être ajusté en fonction de ce que la culture a déjà absorbé. »
Analyses de sol au quad géoréférencé
Pour les autres minéraux (calcium, magnésium, potasse et phosphore) ainsi que le pH, des analyses de terre sont réalisées dans différents points de la parcelle, en tenant compte de l’historique qui peut remonter jusqu’aux années 50. « Les prélèvements sont réalisés avec un quad géoréférencé. En parallèle, la conductivité électrique des sols peut être mesurée pour définir des zones. Des profils de terre y sont réalisés pour aboutir à des cartes de potentiel des parcelles », détaille Jean-Michel Labbé. « Nous y observons les horizons, la vie biologique, l’enracinement… ». En fonction des différentes données (teneurs minérales, potentiel des sols, besoins de la culture), des cartes de préconisations intraparcellaires sont fournies aux agriculteurs.
Modulation aussi sur les phytos et semences
Jean-Michel Labbé utilise Farmstar chaque année sur l’ensemble de ses parcelles en blé et colza. « Cet outil fournit aussi le risque de verse. En cas de risque faible, je fais l’impasse sur le régulateur. Et en cas de risque moyen, je ne mets qu’une demi-dose. Les fongicides sur blé sont également modulés en fonction de la biomasse. » Depuis cette année, l’agriculteur réalise aussi l’adaptation intraparcellaire des densités de semis en maïs.