Les dégâts causés par la pyrale sont en progression en Bretagne.
Les cultures de maïs fourrage, jusqu’ici peu concernées, présentent des niveaux d’attaques élevés. Pour limiter l’extension de ce ravageur, le premier levier à mettre en œuvre est agronomique. Une bonne gestion des résidus de culture par un broyage fin puis une incorporation, permettra de limiter les populations de larves capables d’infester les maïs au printemps prochain. Après maïs grain, le broyage des tiges est une mesure prophylactique indispensable, notamment pour lutter contre l’extension de la pyrale. Un broyage fin et ras, suivi d’une incorporation accélérera la dégradation des résidus, et réduira aussi les autres risques sanitaires sur le blé ou le maïs suivant.
Détruire les larves
En tendance depuis quelques campagnes, les dégâts causés par la pyrale progressent dans la région. Dans certains secteurs, des parcelles présentent cette année des niveaux d’attaques élevés, avec parfois la totalité des plantes touchées. Quel que soit le niveau d’attaque observé, il est fortement recommandé de réaliser un broyage des tiges aussitôt après la récolte. Cette opération détruit des larves et en expose d’autres au froid hivernal, aux prédateurs et aux parasites. On cherchera à réaliser un broyage le plus fin et le plus bas possible pour atteindre toutes les larves, qui sont parfois réfugiées à la base de tiges :
- Un broyeur tracté à axe horizontal est le matériel qui réalise le meilleur travail, mais il reprend mal les tiges écrasées à la récolte.
- Le broyage sous les becs de la moissonneuse peut être un compromis intéressant et peu coûteux. Cependant cette technique ne permet pas un broyage très fin et très bas et peut s’avérer insuffisante, dans les situations les plus à risque.
L’enfouissement des résidus dans la couche superficielle complétera l’efficacité en améliorant la dégradation des résidus.
Beaucoup d’intérêt en succession maïs-maïs
En substitution d’un couvert végétal, peu performant après une récolte tardive, le broyage fin et l’incorporation superficielle des résidus de maïs grain, dans les 15 jours suivants la récolte, sont obligatoires (cf Directive Nitrates). Soigneusement réalisées, ces opérations permettent d’atteindre plusieurs objectifs, en plus de la lutte contre les pyrales :
- Réduire le risque mycotoxines sur le maïs suivant en favorisant la décomposition des résidus, support de conservation des fusarioses (F. graminearum et F. verticillioides) ;
- Limiter le développement des maladies foliaires (helminthosporiose fusiforme et kabatiellose) dont les spores se conservent sur les résidus ;
- Faciliter l’implantation du maïs suivant, avec des résidus moins gênants ;
- Réduire les fuites d’azote, en piégeant de l’ordre de 20 à 30 kg d’azote minéral. Le rapport C/N élevé des cannes de maïs favorise la réorganisation de l’azote minéral présent dans le sol. Un bon contact entre le sol et les résidus va accélérer la dégradation des résidus par les micro-organismes du sol.
Une réduction du risque mycotoxines sur blé
Mieux ils sont broyés finement et enfouis et moins ils seront encore présents au mois de mai sous la culture de blé, réduisant ainsi le risque de contamination des épis par les ascospores de Fusarium graminearum. Ce champignon qui peut être présent sur maïs est aussi un des agents responsable de la fusariose des épis du blé et de la production de DON. D’autres facteurs influencent également le développement de ce pathogène : le climat en premier lieu mais également le choix de la variété de blé ou encore le traitement fongicide (matière active, positionnement). Pour un blé implanté sans labour, avec un précédent maïs grain, le choix d’une variété peu sensible au risque DON est impératif. Le broyage fin et l’incorporation des résidus limiteront les risques de contamination en cas de météo pluvieuse autour du stade épiaison- floraison.