Les présidents des organisations bretonnes, la CPME, l’OTRE, et la Coordination Rurale, alertent sur les conséquences économiques des hausses des carburants.
Communiqué du presse CR du 25 octobre 2018
Alors que le poste «carburant» pèse déjà près de 30% des charges du transport routier, près de 20 % du chiffre d’affaires des Entreprises de Travaux Agricoles, toutes les activités économiques de notre territoire sont percutées par l’augmentation des taxes routières. Si nous comprenons l’objectif écologique du gouvernement, nous n’imaginons pas que la contrainte fiscale soit une réponse efficace au problème posé de réduction des énergies fossiles, faute d’alternatives.
Dans une conjoncture difficile où la compétitivité fait loi, les entreprises ont déjà largement anticipé la rationalisation des transports, des déplacements et des coûts de mécanisation. Imaginer que des leviers existeraient encore est une vue d’esprit purement parisienne disposant de transports en commun très économiques pour l’ utilisateur.
Le numérique, que certains imaginent en solution miracle, ne permettra ni d’alimenter les chantiers, ni de transporter des marchandises, ni de réaliser les travaux des champs, ni de se rendre au travail quand le télétravail concerne uniquement une minorité de salariés. Alors que nos productions et nos services sont déjà terriblement concurrencés par des activités étrangères non soumises aux mêmes règlementations sociales, fiscales, environnementales et sanitaires, c’est un coup de plus porté à notre économie nationale.
Conscient de cette disparité de charges, le ministre de la transition écologique et solidaire, M. François DE RUGY, a exprimé sur la chaîne d’information BFMTV le 23 septembre, sa volonté d’instaurer une vignette visant notamment à « taxer les camions étrangers qui ne font que traverser la France, sans faire le plein de carburant, et sans s’acquitter des taxes sur les carburants qui contribuent aux finances des infrastructures ». Si, sur le principe, l’OTRE, organisation représentative des transporteurs patrimoniaux, ne peut que partager le constat, elle réaffirme que dans l’état actuel du droit européen, il est impossible d’imposer une vignette aux seuls poids lourds étrangers. Cette mesure s’appliquerait également et obligatoirement aux véhicules français.
Mardi 23 octobre, le premier ministre M. Edouard PHILIPPE a pointé, dans la hausse des carburants, une mesure courageuse visant à taxer la pollution. Nous dénonçons une fiscalité décourageante qui détruit la compétitivité des entreprises de notre territoire et ampute davantage des résultats économiques déjà fragiles.
Taxer uniquement ceux qui roulent par obligation n’est pas une mesure écologique. Elle impacte, entre autres, directement et sévèrement nos salariés des zones rurales qui ne disposent pas d’alternative et démotive les demandeurs d’emploi à reprendre le chemin «couteux» du travail. Nous n’acceptons pas cette sur fiscalisation qui détruit nos productions, nos activités et nos emplois.