Le Gaec de Kerbisien, à Noyal-Muzillac, produit près de 600 000 litres de lait bio. Le fourrage récolté est séché pour assurer une production quotidienne de 20 litres en moyenne par vache.
À leur installation en 2016, les trois associés du Gaec de Kerbisien n’ont pas vraiment eu le choix. L’exploitation reprise (120 hectares répartis sur deux sites) produisait déjà du lait bio et était équipée d’un séchoir en grange. Pas de regrets après 2 saisons d’utilisation. « C’est un outil intéressant en termes de conditions de travail. On aurait désormais du mal à s’en passer », assure Christelle Martin, l’une des associées. Le Gaec a créé un atelier de transformation pour vendre à la ferme et sur les marchés. 200 000 litres sont écrémés, dont le tiers est transformé en fromages blancs, tome, yaourts ou lait ribot.
« Notre objectif est de baisser la production globale et d’augmenter la transformation pour créer plus de valeur ajoutée », poursuit l’ancienne formatrice du centre de formation de Kérel. L’effectif de 90 laitières devrait se réduire, tout comme la sole de maïs. « L’ensilage donne une mauvaise texture aux produits et un goût particulier. Nous n’en donnons, au maximum, que 5 kg de matière sèche ». Les associés comptent, plus que jamais, sur leur séchoir d’une capacité de 400 tonnes.
Croisement 3 voies
Déshumidificateur
Les premières coupes ont lieu vers le 15 avril. L’herbe est fanée tout de suite après la fauche, andainée le lendemain et récoltée à l’auto-chargeuse le surlendemain, à 60 % de matière sèche environ. Elle est placée dans 3 cellules et séchée grâce à un air réchauffé sous toiture et, selon les conditions météo, déshumidifié. « Le passage de l’air dans le déshumidificateur dépend de la température ambiante et de son taux d’hygrométrie. Le pilotage se fait automatiquement à l’aide de trappes », précise Mickaël Gergaud, l’un des associés.
Il faut généralement une dizaine de jours de séchage par fauche. Une quatrième cellule permet de stocker un foin déjà séché en cas de besoin. Le Gaec sèche également de la luzerne, du méteil et du moha, selon les mêmes modalités. Quand la ration intègre un peu d’ensilage de maïs en hiver, le foin est repris à la griffe et déposé dans une mélangeuse puis distribué sur la table d’alimentation. Quand il n’y a que du foin, il est déposé dans une vieille distributrice. La configuration du bâtiment (présence de poteaux) impose ce système de distribution.
Coût à la tonne séchée
Méteil et moha
À court terme, le maïs fourrage devrait disparaître de la ration et de l’assolement. « L’idée est de semer du méteil en novembre, de le récolter (et de le sécher) à la mi-mai à 8 tonnes de MS/ha environ. Ensuite, on sème un mélange de moha et de trèfle (incarnat ou d’Alexandrie), récolté à 4 tonnes de MS », reprend l’éleveuse. Les associés apportent une grande importance à la richesse en fibres de la ration. « Nous n’avons pas de problèmes d’acidose ». Ils évitent de faucher une herbe trop tendre au printemps ou mélangent des foins de différente qualité à l’auge. D’avril à septembre, le foin est complémenté par du maïs grain (1 à 2 kg/jour/VL) et d’octobre à février par 1,5 kg de tourteau de soja (et le maïs ensilage). À l’avenir, les associés s’interrogent sur le maintien de la sole de maïs grain. « Nous pourrions l’acheter pour libérer du temps en mai-juin. Nous avons aussi la possibilité de sécher le grain sur place ; la cellule à plat existe, il suffit de l’aménager ». Le choix n’est pas encore fait.
Dates des jeudis du foin :
• 15 novembre au Gaec de Kerbisien à Noyal-Muzillac (56),
• 6 décembre au Gaec Loquais, à Cheméré (44),
• 20 décembre chez marie-Paule et Olivier Costard à Saint-Ouen-des-Alleux (35).
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