Rencontre avec 2 producteurs bio qui ont choisi de limiter le travail du sol et qui ont témoigné lors du Salon La Terre est notre Métier, à Retiers (35). Passer exclusivement en semis direct tout en conservant un système de production biologique semble être difficile à concilier. L’agriculture de conservation repose sur 3 piliers : « La structure du sol, la matière organique et l’activité biologique », rappelle Matthieu Archambeaud, conseiller et formateur en agriculture de conservation. Selon l’intervenant, l’utilisation des « paraquat, 2,4 D et glyphosate ont permis de ne plus travailler les sols. Dans l’état actuel des connaissances, je ne crois pas que les techniques de semis directs puissent être exercées en continu. Avec l’aide de la chimie, on peut pousser le concept plus loin, ce n’est pas le cas en agriculture biologique », prévient-il, lors d’une conférence sur le sujet présentée lors du salon La terre est notre métier, à Retiers (35). Pour autant, des producteurs sont venus témoigner de leur expérience, parfois longue, sur la maîtrise des cultures sans bouleversement du sol, et dans une production biologique. Regarder son sol avant d’intervenir « Il ne faut pas remplacer l’utilisation de produits phytosanitaires par de la ferraille », estime Patrice Le Callonnec, éleveur en bio depuis plusieurs dizaines d’années à Mauron (56). Il se passe de sa charrue « pour ne plus avoir à ramasser les cailloux dans les champs ». Pour lui, la bêche et le pénétromètre sont indispensables, afin de déceler des zones compactes. « Le passage d’outils n’est pas toujours obligatoire. Si le sol est trop dur, je m’autorise un passage d’un fissurateur, mais exclusivement en automne : au printemps, cet outil produit de grosses mottes, la culture suivante se retrouve alors avec les racines dans des poches d’air », confie le Morbihannais. Les…
Des producteurs au diapason avec leur sol