L’entraide est toujours de rigueur pour les exploitations agricoles, mais l’écrivain Christian Nicourt pense que le grossissement des fermes est responsable d’isolement, de perte de lien avec ses voisins. La « déliaison progressive » touche aussi les éleveurs entre eux. L’agrandissement des structures et les départs des populations des campagnes ont conduit à une certaine forme d’isolement. Christian Nicourt, auteur du livre « Être agriculteur aujourd’hui », porte un regard sur cette déliaison. « Elle s’est organisée au fur et à mesure, par une concentration des élevages et une élimination des petites structures », estime-t-il. Une autre explication vient de « l’encadrement technique très fort pour certains agriculteurs qui font partie de groupes, alors que d’autres n’accèdent pas à ces discussions. Le fossé se creuse entre ces 2 profils, c’est une double peine pour celui qui travaille tout seul ». Effet de la politique agricole Dans les années 60, la création du statut juridique du Gaec a eu des conséquences sur l’organisation des fermes. « La politique agricole a aussi eu des effets indirects, comme le Gaec non permis pour les femmes qui devaient pouvoir consacrer plus de temps à leur intérieur et à leurs enfants, selon le texte de loi d’Orientation agricole de 1962. Ce fut une justification pour interdire la création de Gaec entre époux ». Des épouses qui n’ont donc pas eu accès à des responsabilités, et une « montée de l’agriculture de groupe qui a mis de côté les paysans qui ne rentraient pas dans ce cadre, en étant écartés progressivement. La vente de ces fermes devenues non compétitives est venue augmenter la taille de Gaec, de plus en plus gros, faisant le vide autour d’eux ». L’arrivée de « néo ruraux, avec des idées fantasques mais différentes, pourrait modifier les campagnes », estime Jacques Cabaret,…
Garder un lien entre les personnes