C’est sur des filières ancrées sur les territoires français que l’agriculture biologique projette son avenir, dans un contexte de forte croissance des marchés.
« La volonté affichée par le président Macron d’atteindre 15 % de la surface agricole en bio d’ici la fin de son quinquennat est un défi d’ampleur, car aujourd’hui 7 % des terres sont en bio. L’enjeu par rapport à la croissance très forte que connaît notre secteur sera d’éviter la déflation et de renouveler les actifs car 50 % de la SAU va changer de main dans les 10 ans à venir », a déclaré Guillaume Riou, lors du salon La Terre est notre métier, la semaine dernière à Retiers (35). Le président de la Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique) pense qu’une des solutions passe par les territoires « où les acteurs se parlent, se connaissent… ». Face à la loi visant 20 % de bio dans les cantines et le programme Ambition bio, les collectivités territoriales ont aussi un rôle à jouer.
Rôle des collectivités
« La Région Bretagne continue à aider le maintien de l’AB, ce qui n’est pas le cas partout en France. Notre région a tout à y gagner », a souligné Olivier Allain, vice-président du Conseil régional. « La communauté de communes Au pays de la roche aux fées travaille avec Agrobio 35 à la mise en place d’une légumerie. Nous sommes aussi inscrits dans une démarche territoire à énergie positive », explique le maire de Retiers.
La notion de filière est donc une priorité pour les agriculteurs bio, à l’image du groupement Biolait qui a fait le choix de garantir une alimentation 100 % française aux bovins, en contractualisant avec des agriculteurs français pour les cultures.
Sur le salon bio, des rendez-vous d’affaires étaient organisés entre agriculteurs et transformateurs ou distributeurs. Ces derniers recherchent actuellement une relocalisation et une sécurisation de leurs approvisionnements. Le concours Innovabio récompensant les créateurs d’entreprise engagés dans la bio a placé en 1re position Breizhou (35) qui confectionne des repas 100 % bio et majoritairement locaux pour la petite enfance. Le 2e est la Ferme du Meunier (56) avec une filière pavot bio de la graine au savon et le 3e, Yec’Hed Malt (56) et sa malterie artisanale.