Après avoir construit une stabulation équipée de photovoltaïque pour regrouper tous les bovins sur le même site, les associés du Gaec Pont Menard cherchent des leviers pour diminuer leur temps de travail sur la ferme calculé à 12 heures/jour/UTH.
Au Gaec Pont Menard à Saint-Brieuc-de-Mauron (56) le développement de l’exploitation s’est fait avec l’objectif de concilier innovation et efficacités énergétique, économique et environnementale. Emmanuel et Janick Menier ont investi dans leur première installation photovoltaïque d’une puissance de 36 kWc en 2009. En 2011, ils couvrent les toitures de trois bâtiments existants pour augmenter la puissance de 117 kWc.
50 % d’économies sur la salle de traite
En 2016, les frères Menier construisent une stabulation d’une capacité de 150 laitières. Avec 135 vaches à la traite, la production passe à 1 350 000 litres de référence. La stabulation a été conçue pour recevoir des panneaux photovoltaïques, tout comme le hangar de stockage de fourrage et de paille de 1 600 m2 construit en 2016. « L’installation photovoltaïque de la stabulation paie la coque et le béton sur 15 ans avec un prix de rachat de l’électricité à 0,1395 €/kWh », a précisé Emmanuel Menier lors d’une porte ouverte Innov’Action en juin dernier. Les éleveurs apprécient d’avoir tous les animaux sur le même site. « Nous avons opté pour une aire paillée qui pour nous est idéale pour apporter du confort à nos laitières. Elles disposent de 1 200 m2 de couchage soit 8 m2/VL. Nous avons installé des caillebotis uniquement pour le parc d’attente. Nous avons économisé 50 % sur le montant de la salle de traite en achetant de l’occasion. Les 2 salles de traite ont été réunies pour en faire une 2 X 12 en double équipement. »
[caption id= »attachment_37090″ align= »aligncenter » width= »720″] Emmanuel et Janick Menier[/caption]
Diminuer le temps de travail
La construction de la stabulation contribue à atteindre les objectifs des associés, à savoir une bonne organisation et du confort de travail. Maintenant, ils doivent s’attaquer à la surcharge de travail générée par l’augmentation de la taille de leur exploitation. Avec l’aide d’un conseiller de la Chambre d’agriculture, ils ont évalué leur temps de travail annuel. Les bovins lait demandent 7 695 heures /an. La traite et le lavage prennent 4 heures/jour pour 2 personnes. La conduite alimentaire est simplifiée avec une ration complète (30 % herbe + 70 % maïs et de colza + tourteau soja) toute l’année pour un objectif compris entre 32 et 35 kg de lait/VL/jour. Avec un parcellaire groupé et une bonne organisation, les 155 ha de cultures (50 ha de maïs, 66 ha de céréales, 10 ha de légumes irrigués et 29 ha d’herbe) nécessitent 1 365 heures de travail. L’administratif est évalué à 500 heures/an.
2020 heures/an sont déléguées grâce à un salarié à 1/2 temps pour la traite, un apprenti et la Cuma sans chauffeur. Au total les deux associés travaillent 7540 h/an sur la ferme soit 72 heures/semaine/UTH, soit 12 heures/ jour en semaine et 8 heures/jour les samedi et dimanche. Les associés ont 1 week-end sur 2 de libre et 2 semaines/an de vacances. Emmanuel et Janick Menier envisagent de passer à 4 UTH pour pouvoir se rapprocher des 45 heures/semaine. Une réflexion est en cours pour changer le matériel de distribution d’alimentation et passer sur un bol automoteur de 10 à 12 m3. L’alimentation des génisses pourrait être simplifiée et distribuée tous les 2 jours. Les associés doivent évaluer les coûts de ces leviers comparés au gain de temps qu’ils apportent.