Marc Cornec, président du groupement des éleveurs Yer Breizh (anciennement Doux), fait le point sur la situation en poulet export et sur l’augmentation de la production annoncée pour début octobre.
Où en est la production de poulets export ?
Marc Cornec : À partir de début octobre les abattages de poulets export sur le site de Châteaulin passent de 280 000 à 340 000 poulets par jour soit 300 000 de plus chaque semaine.
Qui va assurer cette production supplémentaire ?
M. C. : Depuis le début de l’année nos vides sanitaires sont plus longs, nous allons donc réduire leur durée pour assurer cette augmentation des abattages journaliers. Nous allons retomber sur des vides d’une durée moyenne de 10 à 11 jours. La rentabilité sur nos élevages est liée aux vides sanitaires, plus nos poulaillers sont rechargés rapidement mieux c’est. Les éleveurs Doux se sont toujours remis en question, en 5 ans la productivité est passée de 280 kg/m2 à 360 kg/m2 et cela pour répondre à une forte demande en poulet export et surtout pour compenser une baisse du prix de reprise de nos volailles qui devait permettre de sauver l’entreprise.
Pourquoi les abattages augmentent ?
M. C. : Aujourd’hui, les clients du Moyen-Orient ont perdu confiance dans la production brésilienne, les cours du poulet export sont bons et la parité euro/dollar est à notre avantage. La production de poulet export en France est rentable même avec des matières premières assez chères. C’est malgré tout compliqué d’avoir une vision à long terme avec notre production destinée à l’export et la concurrence sur ce marché mondial. L’augmentation des volumes d’abattage journaliers est figée jusqu’à la fin de l’année et pour après nous ne savons pas dans quel sens cela va évoluer.
Qu’en est il de la transition qui doit s’amorcer vers une production de poulet lourd ?
M. C. : Aujourd’hui, la demande en poulet export augmente, les éleveurs restent donc dans la production qu’ils connaissent et qu’ils maîtrisent, il n’y a pas de raison de changer. Mais en se projetant à plus long terme, il est évident que la production de poulet destiné à notre marché intérieur offre plus de garanties d’avenir.
Quelles sont les inquiétudes des éleveurs ?
M. C. : Tout d’abord France Poultry (société détenue par Al Munajem, fidèle client de Doux), qui possède l’abattoir de Châteaulin, n’investit pas dans l’outil d’abattage. Cela nous inquiète puisqu’ils se sont engagés à poursuivre l’activité pendant 2 ans mais rien ne nous garantit qu’ils seront encore là après et le fait de ne pas investir n’est pas rassurant.
Et concernant la construction du nouvel abattoir de Châteaulin ?
M. C. : Rien n’est fait pour nous rassurer. Il y a 6 mois, on nous a annoncé la construction d’un abattoir neuf, destiné à la découpe de poulet lourd. Le début d’activité était prévu dans 2 ans et pour l’instant la première pierre n’est pas encore posée. Cela n’encourage pas les éleveurs à réaliser des investissements pour adapter leurs poulaillers à la production de poulet lourd. Les anciens éleveurs Doux sortent de 2 dépôts de bilan en peu de temps, on comprend facilement qu’ils aient peur d’investir. Malgré tout, il y a des aides à l’investissement en ce moment qui ne seront pas éternelles et la rénovation des poulaillers permet de progresser techniquement et d’améliorer les résultats.
Noël Gauthier
Bonjour,
Je lis que vous exportez beaucoup. Seriez-vous intéressé à une nouvelle technologie d’alimentation de bactéries bacillus dans la moulée et ainsi avoir un taux de conversion alimentaire .
Salutations
Noel