Loïc Maurin, vétérinaire conseil au GDS Bretagne, cible 2 leviers d’action pour assurer la santé des veaux : la préparation des futures mères et la contention adaptée pour intervenir.
Que représente la mortalité néonatale en Bretagne ?
[caption id= »attachment_37355″ align= »alignright » width= »193″] Loïc Maurin, Vétérinaire conseil au GDS Bretagne[/caption]
La mortalité néonatale (entre la naissance et 2 mois) se situe entre 8 et 10 % en allaitant. La mortinatalité – qui correspond à une naissance avec un veau mort-né ou une mort dans les 48 h – représente les 2/3 de la mortalité néonatale. Cette dernière reste stable en allaitant en Bretagne depuis plus de 10 ans, alors que dans d’autres régions plus spécialisées, elle est meilleure. Cela peut s’expliquer par la présence fréquente de cheptels de petite taille, non spécialisés, dans notre région. Cet atelier est parfois perçu comme secondaire… On voit aussi plus souvent des cheptels qui passent toute l’année dehors. Ce n’est pas forcément l’idéal pour surveiller les vêlages.
Comment intervient le GDS ?
Le GDS contacte l’éleveur quand des alertes de mortalité dépassent les 15 %. Plutôt que l’intervention sur des animaux malades qui est du domaine du vétérinaire traitant, nous axons d’abord notre action sur la prévention.
Les problèmes rencontrés peuvent être liés à une mauvaise préparation des mères. En troupeau allaitant, nous voyons souvent des vaches insuffisamment alimentées sur la fin de gestation. Cela amène à des problèmes de vêlage. Attention aux vaches qui maigrissent trop sur les deux derniers mois. Il leur faut aussi une complémentation minérale spécifique aux vaches taries pour éviter les carences, notamment en vitamine E et sélénium. Des formulations sont adaptées au cheptel allaitant. Pour les vaches en pâtures, les bolus peuvent être une solution.
La sécurité prime lors des interventions sur le couple mère-veau…
Pour intervenir sans stress et en sécurité, l’élevage doit effectivement disposer d’une contention adaptée. C’est indispensable dès qu’il y a un problème, pour intervenir, pour faire téter un veau… Avoir des box dédiés au vêlage est donc important. Ils doivent être curés et nettoyés entre chaque vêlage, et désinfectés en cas d’animaux malades.
La prise de colostrum au plus vite par le veau reste une priorité ?
Bien sûr, il faut toujours rappeler que le colostrum est « l’or blanc » des éleveurs. Un gage de réussite sur les premières semaines. Un veau vif, né sans souci, ira facilement boire le colostrum. Un maximum doit être bu sur les 6 premières heures de vie du veau, et de toute façon dans les 24 h. Sur les troupeaux ayant des difficultés sanitaires, la prise de colostrum est la première chose que nous regardons.
Une infirmerie est-elle nécessaire ?
C’est un vrai plus ! Eloignée des autres animaux, elle est utile pour isoler une mère et son veau malade(s). Un veau malade restant au contact de ses congénères est vecteur de contamination.