Le soja est au Brésil ce que le maïs est aux États-Unis, une culture fondatrice, incontournable, et donc, emblématique. Introduit au Brésil en 1882, il aura fallu attendre les années 70 pour trouver des variétés de soja adaptées au climat tropical et subtropical. La saga pouvait alors commencer. Petit à petit, l’oléagineux a progressé du sud au nord du pays, entraînant au fil des ans, un engouement que rien ne semble pouvoir arrêter. La région des Cerrados, savane néotropicale, est le nouvel Eldorado. De nombreux challenges y ont déjà été relevés : correction de l’infertilité des sols, adaptation du système de fixation de l’azote, stockage des semences en environnement chaud et humide, culture sans labour, lutte contre la rouille asiatique. Mais aujourd’hui, ce sont les recherches pour limiter l’impact sur l’environnement qui priment. De nombreux travaux portent désormais sur les systèmes de rotation permettant d’accroître la productivité des terres existantes, et donc les pressions exercées sur le défrichement. L’un des systèmes les plus prometteurs semble être une rotation à long terme (plusieurs années de cultures suivies d’années de pâturage et de viande de bœuf ou même d’arbres à croissance rapide destinés à la production de pâte à papier). En quête d’un développement plus durable Ces efforts s’inscrivent dans les démarches environnementales portées par les ONG et les acteurs des filières agroalimentaires. Car il convient de ne pas tuer la poule aux œufs d’or. Au début des années 2000, le Brésil produisait 40 millions de tonnes de soja, moitié moins que les USA. Depuis la campagne 16/17, les deux producteurs sont au coude à coude, engrangeant 120 Mt chacun, il y a un an. La stratégie d’un développement plus durable est vitale, car l’oléagineux est devenu un pilier des exportations et donc des entrées de devises pour le pays. Principal fournisseur…
Soja, la saga brésilienne