Cette année, le groupement porc Triskalia a organisé 6 réunions pour les éleveurs, en région, afin de favoriser la proximité. Moins formalisées que les assemblées générales, ces réunions privilégient les échanges entre les éleveurs, Michel Bloch, président du groupement et Stéphane Berthelot, directeur.
Les réunions ont démarré par un point sur les activités du groupement et sur la conjoncture porcine, qui ne donne pas de signes positifs. Depuis le début de l’année, le prix de base du porc reste désespérément bas : il se situe à 1,20 €/kg en moyenne depuis janvier, tandis que le cours allemand est de 4 ct plus élevé sur la même période. La consommation intérieure de viande de porc et les exportations françaises sont en repli par rapport à 2017.
Incertitudes
La menace de la Fièvre porcine africaine (FPA) rajoute de l’incertitude dans un contexte déjà difficile. Après le visionnage du film pédagogique réalisé par la Commission européenne, Stéphane Berthelot a présenté les principales mesures prévues dans le projet d’arrêté national biosécurité et les mesures déjà prises au niveau du
groupement. Plusieurs questions d’éleveurs, parfois identiques dans les différentes réunions, ont concerné ce sujet.
Les enjeux de l’AOP
Michel Bloc’h porte le projet d’AOP (Associations d’organisations de producteurs). Il a donc pris du temps pour expliquer les enjeux de cette structure permise par l’évolution récente de la réglementation européenne. « Les objectifs de l’AOP sont doubles : renforcer le pouvoir de marché et mettre en place des actions collectives pour la production française » explique-t-il. « Bruxelles incite les producteurs à s’organiser en AOP, c’est une opportunité à saisir. En proposant une offre globale sur une partie de la production, ceci permettra de peser davantage face aux abattoirs et de reprendre du pouvoir dans la négociation des prix. Il faut rattraper le différentiel de 4 ct/kg observé depuis plusieurs mois entre le prix allemand et le prix français ». La création de l’AOP ne devrait pas se traduire par une organisation porcine supplémentaire, car à terme, elle remplacerait l’UGPVB.
Le groupement porc dans le projet d’union Triskalia-d’aucy
Un point d’étape a été fait sur l’avancement du projet d’union Triskalia – d’aucy. Stéphane Berthelot a expliqué le fonctionnement en co-construction : des ateliers communs avec des personnes des deux structures (composition 50/50) se sont déroulés au premier semestre dans les différents domaines d’activité, dont l’activité porcine, la nutrition animale, le sanitaire… L’union permettra au groupement de mettre un pied dans l’aval, car d’aucy possède une filiale Aubret, numéro 1 du lardon en Europe. « Il y a une réelle volonté d’aller vite sur ce projet », précise Michel Bloc’h. « L’union est la 1re étape, la fusion aura lieu d’ici 1 ou 2 ans. Nous espérons une réponse de l’Autorité de la concurrence avant la fin de l’année pour permettre la poursuite du projet ».
Après un temps de questions diverses en fin de réunion, les participants se sont retrouvés autour d’un apéritif dînatoire pour poursuivre les échanges. De l’avis de tous, cette nouvelle formule de réunions plaît et sera à renouveler.
Isabelle Canevet / Triskalia