Trois copains de la Presqu’île de Rhuys ont créé, il y a deux ans, la Distillerie du Golfe. Ils commercialisent un gin aromatisé aux algues et aux plantes du bord de mer.
« Le gin revient à la mode ! ». Bertrand Patin, Henri Goldschmidt et Bertrand de Lantivy en sont convaincus. À tel point qu’ils ont investi leurs économies pour créer la Distillerie du Golfe à Plougoumelen, près de Vannes. « Le gin était assimilé à un alcool bas de gamme mais, depuis quelques années, un gros travail a été effectué pour redorer son blason ». Les trois capitaines de l’entreprise lui ont donné une note iodée. À l’alcool à base de blé, aromatisé au genièvre, au citron, au thym et à la coriandre, ils ont ajouté de la dulse, une algue rouge alimentaire et de la criste-marine, une plante du littoral qui lui confère son caractère marin.
Code maritime
La nouvelle boisson s’appelle H2B. H comme Henri et B comme les deux Bertrand. Ces amateurs de voile se sont rencontrés lors de leurs études ou de leur expérience professionnelle dans les domaines de l’hôtellerie et du commerce des vins et spiritueux. « À l’origine, on voulait produire un whisky. Mais, contrairement aux alcools blancs, le whisky requiert un vieillissement de trois années au minimum. Un peu trop pour nos modestes économies ». Ce sera donc le gin, qui dès sa production, peut être commercialisé. Si le goût a une note marine, la bouteille n’est pas en reste. Son apparence, travaillée par l’agence Désigne de Rennes, impliquée sur le Vendée Globe, renvoie au code international des signaux maritimes. Sur une bouteille transparente, l’étiquette mentionne le sigle H2B et sa traduction en code alpha, bravo, charlie, sous forme de pavillons, flammes et triangles colorés… Rien n’a été laissé au hasard…
En cocktail
Les trois associés prévoient d’écouler plus de 30 000 bouteilles en vitesse de croisière, trois fois plus qu’actuellement. « Dans un premier temps, nous démarchons des cavistes, des épiceries fines et des restaurateurs du Grand Ouest et de la région parisienne. En direct ». En magasin, la bouteille est vendue entre 30 et 40 euros. Du haut de gamme, en quelque sorte. « Nous vendons déjà au Canada et, à terme, nous visons les marchés anglais et espagnol, les plus gros consommateurs de gin ». Le Portugal, le Bénélux et l’Allemagne sont également en ligne de mire. Le gin H2B, très aromatique, est consommé à l’apéro, pur ou en cocktail, « avec un tonic et de la glace », conseille Bertrand Patin. À condition, bien sûr, que le soda amer à base de quinine soit lui-même de qualité « un ‘fines bulles’ qui ne masque pas le goût initial de notre gin ».
Vodka et whisky
Le gin n’est pas le seul alcool blanc produit par la Distillerie du Golfe. Elle produit et commercialise depuis quelques semaines, une vodka à base de blé, toujours à la note maritime. « La salicorne lui donne une note iodée et le blé noir un arrière-goût de noisette ». Là encore, l’aspect de la bouteille ne doit rien au hasard. De couleur bleue klein, elle est foncée à l’ombre et plus transparente à la lumière et se nomme Eor, ancre marine en breton. Les associés n’ont pas enterré leur première idée de produire un whisky. « Nous débuterons la production en 2019, en faisant vieillir le whisky en fûts de chêne, dans notre entrepôt ». À terme, en période de croisière, quand les volumes commercialisés auront atteint les objectifs ambitieux, ils devront aménager ou quitter l’installation de Plougoumelen ; « la distillation et le stockage doivent être séparés au-delà d’un certain volume de production ». Pas vraiment un souci… À condition de rester en bord de mer…
Le cocktail, un vrai classique
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