Selon Evolution, 11 % des éleveurs remettent en cause leurs choix génétiques ou le feront d’ici 5 ans.
Les différentiations s’accroissent au sein des systèmes laitiers. « Certains producteurs vont vers plus d’herbe, le bio, d’autres intensifient. Ils se demandent si leur génétique sera adaptée à ces évolutions », décrit David Girod, d’Évolution. Mais un changement profond peut impacter durablement le troupeau. « Il doit être en phase avec la stratégie de l’exploitation. »
Pour apporter des réponses fiables aux éleveurs, Evolution a entamé un travail scientifique en lien avec Oniris (école vétérinaire) et l’École supérieure d’agriculture d’Angers (Esa). Le simulateur de l’Inra de Nantes est utilisé, permettant de mesurer les impacts techniques et économiques de choix génétiques jusqu’à 20 ans. Trois scenarios ont été étudiés pour le moment : optimisation de la génétique Holstein, croisement d’absorption en Normande, croisement laitier 2 voies (Holstein x Normande et Holstein x Jersiaise). « Des croisements trois voies vont aussi être analysés. »
« Les premières conclusions montrent que le choix du type génétique impacte plus que la seule vigueur d’hybridation », explique Jean-Christophe Boittin, d’Evolution. « Pour une stratégie de volume de lait constant, l’étude montre un avantage en termes de marge brute au croisement Holstein x Normand par absorption, grâce au produit supplémentaire lié aux taux et à la viande. Mais le nombre de vaches s’accroît : 8 de plus qu’en Holstein axée « volume » au bout de 20 ans. Il faut pouvoir les loger… », ajoute Charlotte Dezetter, enseignant-chercheur à l’Esa.
En cas d’élevage à effectif constant, plusieurs options se démarquent : le croisement rotatif Holstein x Normande et les stratégies Holstein orientées sur la valorisation du lait (amélioration en taux et cellules via la gamme « + value » Evolution), sur la robustesse-santé (« Vital ») et sur la production (« Volum »).