Des sols couverts après pomme de terre

Le semis de céréales a été réalisé directement sur le couvert, le 30 octobre. - Illustration Des sols couverts après pomme de terre
Le semis de céréales a été réalisé directement sur le couvert, le 30 octobre.
Divers couverts végétaux ont été semés après pomme de terre. L’objectif est d’observer des pistes d’action sur les rotations afin de conserver un sol vivant.

La période des arrachages de pomme de terre ne laisse que peu de temps aux producteurs pour implanter un couvert végétal, qui doit réglementairement être semé avant le 10 septembre. Pourtant, cette biomasse quand elle se développe apporte une structure au sol et capte des éléments fertilisants qui serviront aux cultures suivantes. Déjà mis en place l’an passé dans la région de Pontivy (56), deux essais sont actuellement menés sur Landivisiau (29). Si le premier concerne un couvert long semé après pomme de terre, avant le semis d’une culture de maïs au printemps prochain, le second, implanté autour du 8 septembre, contient des espèces comme de la moutarde brune, de la phacélie, de la moutarde blanche ou encore du radis.

Un semis direct de céréale a été réalisé sur cette modalité le 30 octobre. « Nous avons mesuré la production de biomasse des différents couverts, ainsi que les reliquats d’azote. Au final, nous mesurerons aussi le rendement de la céréale », explique Philippe Dolo, technicien chez Bretagne Plants Innovation. L’objectif de ces essais est de limiter l’érosion des sols, et de retrouver une structure suite aux opérations de tamisage. Les différents couverts renseigneront alors sur l’espèce la plus adaptée.

Un producteur remet le couvert

André Donval, producteur installé à Locmélar (29), s’est déjà essayé à cette technique de couverture courte l’année dernière, et repart pour un essai cette année. « Même si les conditions étaient très humides en 2017 au semis, avec au final des couverts peu développés, les résultats se sont avérés concluants, avec moins de ravines et une terre gardée en état », se souvient-il. La moutarde avait retenu le sol, la terre fine créée lors du tamisage était restée dans la parcelle. Et le producteur finistérien de voir aussi un avantage de taille, avec un semis direct de la céréale, « qui limite fortement les repousses de pomme de terre. Le labour remet les tubercules en profondeur à l’abri du gel et la levée des repousses l’année suivante est beaucoup plus étalée dans le temps ». Une expérience qui aura été fortement bénéfique pour les cultures et la rotation.

Pour pouvoir semer dans les délais et ce pendant une période dense en travail avec les chantiers d’arrachage, le producteur s’est équipé d’un semoir Värderstad qui se passe du passage de la charrue. Il pense proposer ses services à d’autres producteurs pour les soulager de ce semis tombant dans un moment de pic de travail. Ces essais s’appuient sur l’expérience de l’association Base, pionnière dans les techniques culturales favorisant la vie du sol.

Restitution partielle le 20 décembre

Une conférence organisée par Bretagne Plants Innovation, Triskalia, le syndicat de bassin de l’Élorn et de l’Horn se tiendra le jeudi 20 décembre à 9 h 30, au Pôle des métiers de Landivisiau (29), au Moulin de la gare. Au programme : conférence sur « les pistes d’action sur les rotations en culture de pomme de terre sur des sols vivants » avec restitution partielle des essais (couverts courts et longs), visite de parcelles. Renseignements : Nolwenn Le Gac-Tobie, syndicat de bassin de l’Élorn, 02 98 25 93 51.


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