La réalisation d’un forage doit répondre à des règles strictes dans le but d’éviter toute pollution des nappes souterraines. Explications.
La bonne réalisation d’un forage garantit la qualité des eaux souterraines. Il doit être fait par une entreprise compétente et expérimentée. Des constructions sont imposées pour protéger les forages des polluants qui peuvent rejoindre les nappes par transfert direct. La cimentation de l’espace annulaire entre le terrain et le tubage d’une profondeur de 10 m minimum et d’une épaisseur de 5 cm est obligatoire. Une dalle bétonnée de 3 mètres carrés minimum au niveau de la tête de forage, elle-même fermée par un regard muni d’un couvercle amovible fermé à clef doit aussi être construite. Ceci évite l’infiltration des eaux de ruissellement et garantit l’étanchéité de l’ouvrage. Le chantier doit être organisé pour préserver le forage et ses environs de tout déversement accidentel.
Critères d’implantation
L’environnement du forage doit être propre et éloigné des sources potentielles de pollution. Ceci concerne les cours d’eau, les habitations, les cultures et les lieux d’épandage ou de stockage d’effluents et de produits phytosanitaires. Les distances à respecter vont de 5 à 50 mètres, en fonction du risque de pollution. Une introduction d’eau salée peut aussi définitivement polluer le forage et la ressource environnante. Attention donc aux ouvrages réalisés proches du littoral. Un pompage excessif peut également entraîner une infiltration d’eau salée et donc une pollution irréversible. En bord de mer, les puits de gros diamètres et peu profonds doivent être privilégiés. En cas de forage, le niveau de la nappe de pompage ne peut pas se situer au-dessous du zéro maritime.
Mesures réglementaires
La mise en place d’un tel ouvrage suit une réglementation stricte, en fonction du volume d’eau prélevé, de l’utilisation qui en est faite et de la profondeur du forage. Pour une installation classée, un dossier « Loi sur l’eau forage » sera obligatoire. Il assure le respect de la réglementation et la validation de l’Administration. Un compteur volumétrique sera mis en place pour enregistrer les volumes prélevés reportés dans un carnet dédié. Un disconnecteur sera également installé en cas de raccordement au réseau public. Il est conseillé d’analyser l’eau régulièrement pour surveiller sa qualité. Un contrôle peut aussi être réalisé par l’Administration et nécessiter des mises aux normes.
Forage abandonné, forage rebouché
Il est obligatoire de signaler tout abandon d’ouvrage au service chargé de la police des eaux. Il devra être comblé dans les règles de l’art en utilisant des techniques appropriées pour protéger les eaux souterraines. L’objectif étant toujours d’éviter le transfert de pollution vers les nappes souterraines.
Philippe Levarlet/Cogedis