Patrice Lamy a décidé de robotiser la traite des vaches et le raclage pour pouvoir assurer seul le travail quotidien sur son élevage. Cela lui permet aussi de se dégager du temps qu’il consacre à sa famille et à sa passion pour la génétique.
Patrice Lamy s’est installé sur l’exploitation laitière familiale en 1994. Lors du départ en retraite de ses parents en 2010, l’éleveur a débuté une réflexion sur la main-d’œuvre. « Je n’avais pas envie d’embaucher un salarié et le robot de traite me faisait un peu peur surtout à cause des alarmes », livre Patrice Lamy lors d’une porte ouverte Innov’Action au mois de juin. L’objectif était la maîtrise du temps de travail afin de gagner en souplesse pour se libérer du temps pour sa vie de famille, partir en week-end et en vacances, mais aussi pour sa passion de la génétique et des concours bovins.
Un robot d’occasion
En 2015, Patrice Lamy décide de robotiser la traite et achète un robot Lely d’occasion reconditionné à neuf. « Il y avait entre 20 et 30 000 € de différence avec un neuf. Mais au-delà de l’aspect économique, je préférais le modèle A3 qui est très fiable et moins sujet aux alarmes ce qui était ma plus grosse réticence. » En 2016, l’éleveur poursuit sa démarche de robotisation en s’équipant d’un robot de raclage qui aspire le lisier et possède une réserve de 350 litres. « Cela représente 40 minutes de travail en moins par jour. Les vaches sont moins dérangées que lorsque l’on passe avec le tracteur. Elles sont aussi plus propres puisque le robot passe au minimum 13 fois par jour. »
[caption id= »attachment_37630″ align= »aligncenter » width= »720″] Patrice Lamy, éleveur à Gennes-sur-Seiche (35).[/caption]
Délégation des travaux culturaux
L’entraide est aussi au cœur de la stratégie de travail de Patrice Lamy. « Je m’arrange avec un voisin proche qui a la même structure d’élevage que la mienne. C’est assez facile, nous possédons le même robot de traite, du coup on se remplace mutuellement lors des week-ends ou des vacances. » Les astreintes liées à l’alimentation, au robot de traite, la surveillance des animaux, l’entretien des logettes… sont d’une durée de 3 h 45 la semaine, de 4 h 30 le samedi et de 2 h 30 le dimanche.
L’éleveur est sur un système maïs/herbe avec 56 % de maïs dans la SFP et de l’affouragement en vert. Depuis 10 ans, les travaux culturaux sont délégués à une entreprise de travaux agricoles. « Je n’aime pas le matériel, je préfère passer mon temps autour des vaches. » Patrice Lamy a calculé son coût de production pour sa culture de maïs ensilage. Avec 26 ha de surface en maïs dont la moitié sous plastique, le coût moyen à l’hectare est de 1 299 € si l’éleveur le fait seul avec son matériel et de 1 324 € en déléguant à l’ETA. Il y a donc très peu de différence entre la délégation des travaux et le faire soi-même. Par contre, en estimant qu’une culture de maïs nécessite 3 h 30 de travail par hectare, l’agriculteur gagne 91 heures en déléguant les travaux pour ses 26 ha de maïs. Cette organisation du travail et le choix de déléguer les travaux culturaux permettent à Patrice Lamy de rester seul sur son exploitation de 52 ha de SAU pour une production laitière de 550 000 litres livrés avec 60 laitières Prim’Holstein. « Je n’ai jamais cherché à me développer à tout va, la structure d’aujourd’hui me convient parfaitement. »