Sécuriser un semis direct de céréales après maïs grain

Bernard Pouliquen est venu semer la parcelle à l’aide d’un semoir de chez Aurensan GC. - Illustration Sécuriser un semis direct de céréales après maïs grain
Bernard Pouliquen est venu semer la parcelle à l’aide d’un semoir de chez Aurensan GC.
Le risque mycotoxine dans un semis de céréales après maïs grain est présent. Il existe toutefois des leviers simples pour freiner le développement.

Les maïs grain ont rapidement laissé la place dans les parcelles pour une implantation de céréales. Serge Donval, agriculteur à Ploudiry, sème ses cultures en travail simplifié depuis 15 ans. Cette décision d’abandon du labour a été prise pour éviter de faire remonter les cailloux dans les champs. Cette année, la récolte de maïs grain a été réalisée vers le 18 octobre.

« Nous connaissons couramment des conditions plus difficiles de semis en céréales ; elles sont très bonnes cette année ». Habituellement semées à la mi-novembre, le producteur a démarré le chantier mardi dernier . Ce travail a été l’occasion de faire un point sur différentes techniques de semis : organisée par Resagri Morlaix et la Chambre d’agriculture, une démonstration de semis direct et simplifié a été réalisée, pour comparer un semis avec passage de cover-crop suivi d’un combiné de semis classique à un semis direct grâce à l’intervention de Bernard Pouliquen, voisin de l’exploitation et maîtrisant cette technique.

Les parcelles doivent être propres

Un premier passage de cover-crop déchausse les cannes de maïs et commence à découper les résidus du précédent qui sont denses. « La parcelle doit être propre et correctement ressuyée. Il faut parfois savoir attendre les bonnes conditions », note le producteur. « Les TCS font aussi sécher la terre. Ce ne sont pas les 20 mm de précipitation tombée il y a quelques jours qui trempent le sol. Les conditions de structure sont idéales », observe Jean-Philippe Turlin, conseiller à la Chambre d’agriculture. Qui ajoute : « En semis direct, il faut semer le jour même du battage du maïs ou du moins le lendemain, pour garder ces conditions sèches. Dans tous les cas, un blé mis dans la terre poussera ». La présence éventuelle de morelle ou de chénopode ne viendra pas concurrencer la céréale, ces adventices étant des plantes estivales.

[caption id= »attachment_37608″ align= »aligncenter » width= »720″]Serge Donval sème à l’aide d’un semoir classique ses céréales. Un passage de cover-crop a été réalisé en amont. Serge Donval sème à l’aide d’un semoir classique ses céréales. Un passage de cover-crop a été réalisé en amont.[/caption]

Les mycotoxines ne sont pas un problème

Face au risque de contamination par les mycotoxines, le producteur utilise un levier variétal. « Je priorise les variétés type Absalon ou Fructidor pour leur résistance aux fusarioses ». Pour l’orge, le Finistérien choisit Cassia ou Maltesse, « variétés assez rustiques. Ici, toutes les cultures sont gardées pour les porcs et les vaches laitières ». Le risque mycotoxine est aussi amoindri en semis direct en choisissant une culture d’orge plutôt que de blé. Une rotation courte, de type maïs/blé/maïs/blé, est aussi à allonger, en préférant 2 années de maïs, suivies de 2 céréales à paille.

Plus calme du côté des limaces

Les observations de Jean-Philippe Turlin montrent « des limaces qui se sont réveillées il y a une quinzaine de jours seulement, il y avait peu d’attaques jusqu’à présent. Les parcelles sont toujours à surveiller, surtout après un été humide ».


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