Trois ans de travail en groupe sur la « santé du troupeau »

De l’observation du troupeau à la géobiologie, en passant pas des techniques naturelles favorisant la santé, le groupe AEP a exploré de nombreuses pistes. - Illustration Trois ans de travail en groupe sur la « santé du troupeau »
De l’observation du troupeau à la géobiologie, en passant pas des techniques naturelles favorisant la santé, le groupe AEP a exploré de nombreuses pistes.
Regroupant une dizaine d’exploitations du sud Ille-et-Vilaine, un groupe Geda a exploré de nombreuses pistes pour améliorer la santé des troupeaux dans le cadre d’un projet AEP.

La couleur, les poils, les bouses, les yeux, la peau, les temps d’ingestion, de rumination, de repos… « Nous avons d’abord appris à mieux observer nos animaux. Repérer les premiers symptômes permet d’agir vite et de soigner plus efficacement. Nous avons notamment suivi une formation sur la méthode Obsalim », soulignent les éleveurs. Une dizaine d’exploitations au total sont engagées dans le projet AEP (Agriculture écologiquement performante portée par le Conseil régional) sur la santé du troupeau.

Transmission auprès des élèves

Pendant les trois années d’AEP, les agriculteurs ont suivi diverses formations et organisé de nombreux échanges dans quatre objectifs principaux : améliorer la santé des veaux et vaches laitières, renforcer leurs connaissances, faire évoluer les pratiques et améliorer l’équilibre financier de leurs élevages. À l’issue du projet, le groupe a souhaité communiquer auprès de plusieurs classes. Le 19 octobre, il a accueilli plus de 30 élèves du lycée du Rheu en Prépa ATS-Bio (préparant aux écoles d’agronomie et vétérinaires) lors d’une porte ouverte sur l’exploitation de Christian et Anne-Marie Pottier à Bais (60 VL, 57 ha, 2 poulaillers de Janzé).

« Nous sommes dans un premier temps revenus au bon sens paysan, en s’assurant d’avoir une alimentation équilibrée, des animaux vivant dans une ambiance saine, avec 1 place/VL, un abreuvoir pour 10… », soulignent les éleveurs. Plusieurs ont renforcé la prévention en apportant aux animaux du vinaigre de cidre (pour soutenir le foie), du sel marin non raffiné à volonté, du lithotame (algue calcaire riche en oligo-éléments), de l’argile bentonite ou du chlorure de magnésium.

Importance de la formation

Plusieurs méthodes naturelles ont été appréhendées par les éleveurs : aromathérapie (huiles essentielles), homéopathie, phytothérapie (plantes ou extraits), acupuncture. « Aujourd’hui, nous utilisons très rarement des antibiotiques », notent deux éleveuses, soulignant l’importance de se former à toutes ces techniques qui ne s’improvisent pas. « Les vétérinaires ne s’y intéressent pas assez. Nous avons besoin d’eux pour nous orienter. » Pour l’acupuncture, « il faut savoir d’abord approcher les animaux pour qu’ils soient calmes et qu’on puisse placer les aiguilles. On stimule des points précis sur les lignes reliant les organes entre eux. J’utilise cette technique pour les cellules, les mammites et la non-délivrance. Il faut agir vite face à un problème », témoigne un éleveur.

Le groupe s’est par ailleurs formé à la géobiologie. « Nous avions de gros problèmes de cellules dans notre troupeau qui ont été résolus en moins de 2 mois par la pose d’un piquet au coin de la fosse. C’est important de demander l’avis d’un géobiologue avant de réaliser des constructions ou aménagements… », soulignent Christian et Anne-Marie Pottier. Suite au projet AEP, le groupe devrait continuer à se former à l’avenir.

Mise en place de prairies pharmacies

Des prairies pharmacies —contenant notamment du plantain, de la chicorée, de la pimprenelle — ont été mises en place par certains membres du groupe. Ces parcelles dans lesquelles les vaches reviennent régulièrement ont pour objectif de proposer, en « self-service », des plantes pouvant les aider à être en bonne santé. « Nous avons implanté 1 ha et allons en refaire un autre. Au départ, les vaches ont été déstabilisées par les odeurs différentes des plantes, puis elles se sont habituées », note une agricultrice. « Une alternative pourrait être de mettre des plantes sur les côtés des parcelles. » Le pâturage dynamique a aussi été développé, contribuant à l’homogénéité des rations.


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