Une bonne digestibilité de l’amidon limite les pertes d’énergie du fourrage. Pour cela, la maturité du maïs est à surveiller ainsi que l’éclatage du grain, au début et durant le chantier d’ensilage, même si cela ralentit la cadence.
[caption id= »attachment_38344″ align= »alignright » width= »155″] Ronan Le Gall, Néovia.[/caption]
En aval du chantier d’ensilage, les vaches laitières fortes productrices vont devoir valoriser de grandes quantités ingérées de 23 à 24 kg MS, allant jusqu’à 30 kg MS pour des productions de 50 kg de lait par jour en début de lactation. Le temps de séjour dans le rumen est plus faible, réduisant le temps nécessaire pour digérer le fourrage. En parallèle, l’évolution génétique des variétés montre une vitrosité plus élevée, impactant cette digestibilité du fourrage. Aussi, la qualité de l’éclatage du grain de maïs est de nouveau sur le devant de la scène depuis quelques années. « L’objectif : apporter un fourrage prêt à l’emploi, en rendant l’amidon, principale source d’énergie de l’ensilage de maïs facilement digestible », résume Ronan Le Gall, de Néovia, lors d’une journée Optimaize organisée par le constructeur Krone à Loudéac (22), en septembre 2018.
Moins de tri par les vaches
Plage de maturité optimale entre 31 et 34 % MS
Cette digestibilité de l’amidon dépend de divers facteurs dont le choix de la variété. Mais, une fois mis en terre, il est encore possible d’influencer la digestibilité de l’ensilage de maïs qui sera incorporé dans la ration. En particulier, en intervenant sur la maturité du maïs à la récolte, l’optimum étant situé entre 31 et 34 % de MS. Plus la matière sèche est élevée, plus le grain doit être pulvérisé, afin que l’amidon vitreux soit assimilable par le rumen.
Indice de fragmentation du grain | ||
Éclatage optimal | >70% grains<4,75 mm | |
Élatage acceptable | 50 à 70 % grains < 4,75 mm | -0,04 UFL/kg MS (IFG 60) |
Éclatage inadapté | <50% grains<4,75 mm | -0,10 UFL/kg MS (IFG 30) |
Un bon réglage des éclateurs
Les grains doivent donc être fractionnés par l’éclateur de l’ensileuse pour être digestibles. « Il ne doit rester aucun grain intact. Ils doivent au minimum être fractionnés en 4, voire en 8 parties », alerte-t-il. Une étude américaine a permis il y a quelques années de déterminer un indice de fragmentation du grain (IFG), mettant en lien la taille des particules, la digestibilité de l’ensilage de maïs par les vaches laitières et les résultats zootechniques. Le niveau d’éclatement des grains est jugé satisfaisant lorsque 70 % du volume des grains se retrouve sous forme de particules inférieures à 4,75 mm. « À ce stade, on retrouve 2 à 3 % d’amidon dans les bouses. Lors d’analyses de bouses, on se retrouve régulièrement entre 5 à 10 %, ce dernier stade représentant une perte de 0,2 UF/kg MS, soit 20 % de la valeur énergétique du maïs ensilage… », déplore l’expert en nutrition. Si cette méthode de laboratoire ou si un tamisage n’est pas réalisable le jour du chantier, le test du seau permet d’être réactif pour régler l’ensileuse.