La décision de reporter la publication de l’ordonnance portant sur le seuil de revente à perte passe mal pour une majorité d’agriculteurs et d’industriels.
Du fait du mouvement des Gilets jaunes, la publication de l’ordonnance visant à relever le seuil de revente à perte (SRP) n’a pas été à l’ordre du jour du Conseil des ministres du 5 décembre – comme initialement annoncé. La veille, la FNSEA avait prévenu par voie de communiqué que « les paysans percevraient comme un signal désastreux que l’une des ordonnances, en l’occurrence celle sur le relèvement du seuil de revente à perte (SRP) et l’encadrement des promotions soit reportée », évoquant une mobilisation durant toute la semaine prochaine. La Confédération paysanne Bretagne s’inquiète aussi de ce nouveau report : « La grande distribution et certaines organisations de filières agricoles tentent de saborder les quelques avancées des États généraux de l’alimentation. Le Gouvernement est-il en train de reculer sur la juste rémunération des paysans et de l’opposer au pouvoir d’achat des consommateurs ? »
À contre-courant, la Coordination rurale « se félicite de ce report », dans un communiqué du 4 décembre. Le syndicat estime cette mesure « inutile » car elle « ne servira qu’à enrichir un peu plus la grande distribution ». Dans le contexte du mouvement des Gilets jaunes, elle s’inquiète également que le monde agricole soit accusé d’être responsable des augmentations de prix. Afin de rassurer sur l’impact de ces mesures sur le pouvoir d’achat des Français, l’Association nationale des industriels alimentaires (Ania) rappelle, le 4 décembre, que le coût sera « imperceptible » à 50 centimes par mois et par habitant.