L’Europe et le projet syndical de la Coordination rurale seront au centre des débats lors du congrès national du syndicat dans le Morbihan. 600 personnes de toute la France sont attendues.
Alors que les votes pour la Chambre d’agriculture se dérouleront en janvier prochain, le congrès de la Coordination rurale (CR) prendra forcément des airs de campagne électorale. « Les listes départementales vont y être présentées », ont annoncé les responsables locaux du syndicat qui ont tenu une conférence de presse le 23 novembre à Melesse (35). Bernard Lannes, président national, interviendra également, ainsi que Serge Bousquet-Cassagne, président de la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, l’une des trois actuellement gérée par le syndicat (s’ajoute celle du Puy-de-Dôme en alliance avec la Confédération paysanne).
« Des prix, pas des primes »
Le thème de l’Europe sera également au cœur des débats. « Nous sommes des Européens réalistes. Nous sommes opposés à une renationalisation de la Pac, nous souhaitons au contraire une Pac plus européenne, qui régule les productions et protège ses frontières. Il doit y avoir une exception « agriculturelle ». Aujourd’hui, les aides ne suffisent même plus à rémunérer les agriculteurs. Nous voulons des prix, pas des primes », revendiquent les élus, exigeant que les coûts de production soient intégrés dans les négociations commerciales.
Et de pointer du doigt les « dégâts de la politique menée jusqu’à présent sur le nombre d’actifs agricoles. Les campagnes se vident avec toujours plus de volumes à produire pour ceux qui restent… Certes, la production se maintient en Bretagne mais la valeur ajoutée ne suit pas. Depuis 20 ans, les agriculteurs sont la variable d’ajustement du secteur. »
Rééquilibrage des productions
Véronique Le Floc’h, secrétaire générale de la CR nationale, ajoute : « Nous revendiquons une Pac économique mais aussi agronomique, avec un rééquilibrage des productions animales et végétales pour répondre aux attentes sociétales. » Par contre, « tant que les prix ne sont pas là, il est hors de question d’accepter des con-traintes environnementales supplémentaires à budget constant de la Pac. »
Les élus s’inquiètent des deux modèles d’agriculture qui se dessinent aujourd’hui : « Les volumes d’un côté et les petites structures avec de la vente directe de l’autre. Le modèle familial intermédiaire disparaît. » Si le syndicat prend la tête d’une Chambre d’agriculture en Bretagne, sa première action sera d’ouvrir un service juridique à tous les agriculteurs avec un 1er conseil gratuit.