Héritage génétique datant de l’époque des cavernes ? Face à un danger, « l’humain fuit », expliquent les psychologues. Car l’Homme – c’est sa nature – n’aime pas regarder la réalité en face. Elle est trop brutale, trop implacable. C’est pourquoi, à l’approche des fêtes, la majorité des Européens auront surtout vu le Père Noël rouge à la barbe immaculée et sa hotte débordante ; peu auront prêté attention au Père Noël noir de suie qui déambulait dans les allées de la Cop 24, à Katowice, en Pologne.
Une fois de plus, les experts du Giec ont sonné l’alerte rouge à la Conférence climatique. Et, que fait l’humanité face au mur qui se dresse devant elle ? Elle accélère. À Noël, l’Amérique de Trump fêtera sa place de premier producteur de pétrole d’une planète qui n’a jamais tant rempli de barils qu’en 2018. Et en France, Emmanuel Macron, distingué du titre de « champion du climat », en est réduit à sortir une ristourne sur le plein d’essence de sa hotte déjà vide. « C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous », disait Erasme, le prince européen des humanistes au XVIe siècle. Soyons donc fous…
Sauf que la nature gagnera. De « l’urgence d’attendre » naîtra « l’urgence d’agir ». L’agriculture, comme la société, devra se réinventer. Du coup de fourchette des 7,5 milliards d’humains dépend la capacité de réduire de plus de 50 % les émissions de gaz à effet de serre, assurent vingt chercheurs dans une étude publiée dans la revue scientifique de référence Nature. Comment ? En modifiant en profondeur leur façon de consommer. Une invitation à repenser l’agriculture mondiale. Une invitation aussi à fertiliser l’imagination. Le début d’année n’est-il pas le temps des projets et des bonnes intentions ?