L’agriculture, parent pauvre des discussions climatiques

agriculture-climat-gaz-effet-serre-vache-prim-holstein - Illustration L’agriculture, parent pauvre des discussions climatiques
Longtemps grande absente des négociations internationales sur le changement climatique,
l’agriculture s’impose timidement à la COP 24, en Pologne.

Un dialogue impossible. L’agriculture, à la fois victime et cause du réchauffement climatique, a longtemps été occultée lors des discussions climatiques menées au sein des COP. En cause : un antagonisme fort entre pays du nord et du sud. Mais les États commencent à s’engager : si l’accord de Paris traite peu la question agricole, les contributions nationales d’une centaine d’États ont pour objet l’agriculture, autant dans l’adaptation au changement climatique que dans l’atténuation de son impact.

Premiers ateliers agricoles

En 2017, après plusieurs années de pression des ONG, la COP 23, à Bonn, acte enfin la création d’un groupe de travail dédié à l’agriculture. L’objectif de ce groupe est d’organiser des ateliers en marge des sommets (une semaine en juin et une semaine précédant la COP), afin de nourrir, par la suite, les négociations officielles. Un objectif est fixé : atteindre, à l’horizon 2020, la publication d’un rapport sur le sujet. Le premier atelier a eu lieu le 4 décembre, et sera « l’occasion de voir l’état d’esprit des États ». Par la suite, plusieurs ateliers auront lieu sur la séquestration du carbone en 2019, puis sur les questions de réduction des émissions de gaz à effet de serre des activités de l’élevage et les engrais en 2020, ce qui, pour la première fois, fera entrer la question agricole dans une logique de réduction des gaz à effet de serre, comme le souhaitaient les pays développés.

Paradoxe

Le processus est long. « On a un paradoxe immense : on comprend de plus en plus que l’agriculture peut avoir un rôle central dans la réduction des émissions, notamment à travers le stockage de carbone, et la place, certes grandissante, mais minime, qu’elle occupe dans les discussions internationales », conclut ainsi Pierre-Marie Aubert, chercheur à l’Iddri.


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