Les organisations de producteurs (OP) ont un rôle majeur à jouer pour dessiner la future Pac. Elles ont deux ans pour identifier leurs besoins et faire des propositions dans la construction du plan stratégique de la France.
« Nous avons aujourd’hui la responsabilité de nous inviter dans le débat qui s’ouvre en France sur la Pac 2021-2027 », a déclaré Michel Bloc’h, président de l’UGPVB. Lors de l’assemblée générale qui a fêté les 50 ans de l’union des groupements, le 7 décembre à Rennes (35), les responsables ont mis à l’ordre du jour le nouveau virage abordé dans la politique agricole européenne. « La Commission européenne (CE) souhaite redonner du sens à la Pac par rapport aux citoyens de l’union, qui la financent. Elle devra davantage prendre en compte leurs attentes sur le climat, l’environnement, le bien-être animal. Une agriculture plus résiliente et diversifiée va aussi être favorisée », commence Bruno Chauvin, chef d’unité à la DG Agri de la Commission européenne.
Il note aussi que ces objectifs s’inscrivent dans un cadre de baisse globale du budget de 5 % par rapport à 2014-2020. « Le principe de subsidiarité est retenu, donnant davantage de responsabilités aux États membres pour qu’ils puissent tenir compte de leurs circonstances particulières. Chaque pays va devoir bâtir un plan stratégique pour les deux piliers. Dès aujourd’hui et pendant deux ans, les organisations de producteurs vont pouvoir formuler des propositions. »
3 % des aides directes pour des interventions sectorielles
Nouveauté, les États membres auront la possibilité de mettre en place des interventions sectorielles (notamment pour l’élevage) à hauteur de 3 % de l’enveloppe nationale des aides directes, qui atteint 50 milliards € en France. La capacité du projet à répondre aux problématiques d’emploi, de climat, aux enjeux sociétaux sera prise en compte. « Aujourd’hui, les agriculteurs doivent tenir compte des attentes des gens autour d’eux pour bâtir leurs projets. » Un cofinancement sera demandé comme signal « que les organisations croient dans les projets qu’ils portent. »
La commission se désengage des contrôles
La modernisation des élevages, la numérisation, le renouvellement des générations, les économies d’énergie, la biosécurité, la bientraitance animale… sont des exemples d’action qui pourraient entrer dans ce nouveau cadre. La CE souhaite aussi « une Pac plus efficace » et va se désengager des contrôles. « Il faudra quand même des contrôles, mais ils seront davantage proportionnés. Les États membres devront présenter des preuves qui légitiment l’aide. »