Tous les sites d’exploitations agricoles doivent disposer de moyens en eau pour assurer la Défense extérieure contre l’incendie (DECI).
La DECI a pour objet d’assurer l’alimentation en eau des services d’incendie et de secours par des points d’eau identifiés à cette fin. Cette alimentation doit correspondre aux besoins définis par l’analyse des risques à prendre en compte. Lors des interventions de secours, la proximité d’un point d’alimentation en eau, sa signalisation et son maintien en bon état de fonctionnement, concourent à réduire les délais d’extinction et permettent de sauver des vies humaines, de protéger les biens et l’environnement.
Des difficultés d’appréciation
Les exploitations sont considérées en risque particulier, c’est-à-dire à très fort potentiel calorifique présentant un risque de propagation et de développement des incendies très important. Bien que les installations classées pour la protection de l’environnement soient soumises à une réglementation particulière, le Règlement départemental de défense extérieure contre l’incendie (RDDECI), indique que l’analyse des risques des bâtiments agricoles prend en compte la surface en bâtiment non recoupée la plus importante. Ainsi, lorsque les bâtiments sont espacés de moins de 10 m, c’est l’ensemble des surfaces qui est pris en compte dans l’analyse et le calcul des besoins en eau nécessaires à l’extinction d’un incendie.
Pour apprécier l’efficacité de la prévention incendie sur votre site d’élevage ou pour connaître les dispositions à mettre en œuvre, une demande au service du SDIS devra être réalisée. Des aménagements pourront s’appliquer au cas par cas, en prenant en compte des éléments complémentaires tels que les caractéristiques du bâtiment ou le risque environnemental. En général, si il n’y a pas de borne ou de réserve incendie à moins de 200 m de votre site élevage, il faut prévoir des équipements de prévention, notamment la présence d’une réserve d’eau de 120 m3 minimum.
Des aménagements pour les éleveurs
« Lors de la réalisation des dossiers installations classées, nous devons décrire les moyens existants ou à mettre en œuvre pour la défense incendie des exploitations agricoles. Ce qui est le plus souvent mis en place par les éleveurs, ce sont des poches souples, dites réserves artificielles. Deux exploitations voisines peuvent aussi acheter cette poche en commun, pour limiter les frais », décrit Delphine Keranguyader, chargée d’études au sein du bureau d’études Elibat. Outre les poches souples, les éleveurs peuvent solliciter la mairie de leur commune pour placer une borne incendie à proximité de l’élevage ou, éventuellement, réaliser une plate-forme stabilisée pour accueillir les camions des pompiers près d’un cours d’eau ou étang.
Ensuite, dès que l’installation est opérationnelle, il est recommandé de contacter de nouveau le SDIS afin qu’il puisse réaliser une reconnaissance opérationnelle initiale. Cette dernière lui permet de prendre en compte ce nouveau PEI (point d’eau incendie), de l’intégrer dans la base de données départementale et dans la cartographie opérationnelle à destination des sapeurs pompiers des centres de secours avoisinants.
A noter dans vos agendas : Le 21/02/2019, date limite de transmission de votre dossier de réexamen IED
Elibat : bureau d’études en environnement
Elibat accompagne les agriculteurs dans la réalisation des dossiers de réexamen IED (directive pour les émissions industrielles), d’installations classées (ICPE), d’études techniques en bâtiment et en environnement. Il intervient également dans la mise à jour des plans d’épandage, la réalisation de demandes de permis de construire et les dossiers méthanisation : dossier sous le régime de la déclaration, de l’enregistrement, de l’autorisation…
Contact : Sophie Eono, responsable du pôle agricole – 11, route de Kerbost – CS 80430 – 22204 Guingamp cédex – Tél. 02 56 14 10 37 – Site Internet : agri-elibat.fr
Sophie Eono