Changement de système : « On est sur le bon chemin »

 - Illustration Changement de système : « On est sur le bon chemin »
Au Gaec de Kernan, à la Croix-Helléan (56), l’évolution vers un système plus économe et autonome se poursuit, la période de conversion en agriculture biologique s’est terminée début novembre pour le lait. Retour sur une saison riche en changements.

« Nous observons que l’orge et le maïs épi ont leur place dans notre système pour compléter les stocks d’herbe à coût réduit. » Notre coût alimentaire est de 95 €/1 000 L ce mois-ci dont 34 € de correcteur. Les 113 VL traites ont 12 kg MS d’ensilage d’herbe, 2 kg de foin de luzerne, 3,5 kg de maïs épi et 1,5 kg d’orge aplatie. Le maïs épi et l’orge ont apporté l’énergie qui manquait à la ration. Cela a augmenté la production moyenne de 18 à 22 kg/VL/j et de 2 points de TP (TP : 31,8, TB : 45,6). L’objectif est aussi une reprise des vaches et le soutien des fraîches vêlées, les multipares vêlant depuis l’apport du maïs épi et de l’orge. Elles produisent jusqu’à 35-40 kg lait par jour. Celles-ci reçoivent aussi 3 kg d’orge et 1 kg de correcteur azoté au Dac. Les VL pâturent lors des journées ensoleillées car la pousse d’herbe n’est pas négligeable. Si l’avancée dans l’ensilage d’herbe se poursuit au rythme actuel, il en restera jusqu’à mi-avril même si le printemps est tardif.

Affiner et caler le système

Entre l’excès d’eau en fin d’hiver, la mise à l’herbe tardive au printemps et la sécheresse estivale prolongée, la gestion du pâturage n’a pas été simple. « Être limité en accessible oblige à avoir des stocks de sécurité pour passer des années comme 2018. » Et des stocks riches en énergie et azote pour maintenir la production car « nous pallions ce manque d’accessible par un niveau de mécanisation important, qui a un coût. ». La conversion en agriculture biologique en 18 mois a contraint la gestion des stocks : devoir les finir pour fin avril et retarder les premières fauches à début mai. « Avec le recul, vu nos besoins en stocks et complémentation, il aurait été plus judicieux d’envisager une conversion 24 mois, imposant moins de contraintes sur les stocks. cela aurait préservé les taux, l’état des animaux et évité des problèmes de reproduction. Mais cette stratégie nous a permis de gagner en trésorerie plus tôt. » Engager un changement de système demande du temps pour bien maîtriser les nouvelles techniques et caler le système.

« Nous avions beaucoup à apprendre sur la conduite de l’herbe : gestion du pâturage, des semis, des fauches et sur le désherbage mécanique… Alors nous avons été accompagnés, nous sommes allés en formation. » À l’avenir, « l’élément clé à travailler est notre assolement et la rotation » pour répondre aux besoins des animaux tout en maintenant un bon niveau de production. Ainsi maïs et céréales apportent l’énergie aux animaux et sont complémentaires des prairies d’un point de vue agronomique. Garder la luzerne qui répond bien lors des sécheresses et donne un foin de qualité, répartir les semis de prairies entre printemps et automne pour limiter les risques à l’implantation, semer sous couvert pour moins de salissement… Les associés estiment que 2 à 3 ans seront encore nécessaires pour trouver leur système de croisière.

Civam AD 56 : 07 85 26 03 02

Et sans la paille ?

Quelles alternatives lorsque la paille de céréales est dure à trouver et aussi chère ? Cette année, difficile d’en trouver en dessous de 100 voire 150 € la tonne. Il y a trois approches : mélanger la paille à d’autres matériaux pour limiter la consommation, avec de la sciure de bois, des copeaux de bois, du bois déchiqueté, qui peuvent être issus de l’exploitation de haies par exemple, de la dolomie (poudre de roche calcaire) ou encore de l’argile. La deuxième approche consiste à substituer la paille par d’autres produits ligneux, comme la sciure, les copeaux de bois ou la paille de miscanthus, culture par ailleurs bien adaptée à la Bretagne. Ces matériaux ligneux remplacent également la paille dans le fumier, ils sont compostables et dégradables au champ. La troisième possibilité, en logettes, est de repenser son système de litière avec l’utilisation de dolomie exclusivement, à condition d’avoir une fosse et donc de supprimer le fumier.

[caption id= »attachment_38477″ align= »aligncenter » width= »720″]Aire paillée avec du miscanthus. Aire paillée avec du miscanthus.[/caption]

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En zone humide

L’ensemble des animaux sont à l’étable depuis le début du mois de décembre. Le dernier lot de génisses a été rentré, il y a 15 jours, dès que les grosses pluies ont démarré. Les vaches laitières sont également nuit et jour en bâtiment. La ration est composée principalement de foin (16 kg MS/ VL), ainsi que de 2,2 kg d’orge aplatie et 120 g de minéral. La production laitière s’élève à 16,5 kg avec des taux à 44 et 34,7. Les vêlages sont terminés et il n’y en aura plus avant le 15 juillet de l’année prochaine. On va laisser les prairies au repos pendant deux mois environ. Les stocks de fourrages sont suffisants pour passer l’hiver.  Civam 29 : 02 98 81 43 94
Pierre Quéniat, Guerlesquin (29)

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En zone humide

Le troupeau passe la nuit en bâtiment mais sort encore presque tous les jours. Certaines parcelles humides ne sont plus accessibles. Le troupeau change de parcelle tous les jours. Du foin est distribué en bâtiment, complémenté avec 3 kg de céréales. Les 56 vaches à la traite produisent 16-17 litres, volume qui varie assez fortement selon les paddocks. Les taux se maintiennent à 43/33. Lorsque la portance ne sera plus suffisante, le troupeau sera rentré une bonne fois pour toutes au moins jusqu’à mi-janvier, lorsqu’elles débuteront le déprimage. Quand elles arrêteront de pâturer, de l’enrubannage et du foin en appoint seront distribués. Cédapa : 02 96 74 75 50Mathieu Le Fustec, Plouaret (22)

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En zone intermédiaire

La clôture sur la grande parcelle de prairie qui était au repos depuis juillet est faite, les vaches y pâturent depuis mardi. Cela permet de ne pas puiser davantage dans les stocks, tant que le sol porte. La ration n’a pas changé (8 kg d’herbe ensilée + 5 kg de maïs ensilé + 3 kg de méteil ensilé + 2 kg de luzerne déshydratée + 1 kg de mélange aplati épeautre-féverole + pâturage). Le niveau de lait est toujours autour de 16 à 17 kg, avec un TP de 33 et un TB de 42. Les vaches ont accès libre au bâtiment la nuit, et ont commencé à y dormir dès les premiers froids. Vêlages, augmentation du nombre de vaches… On ressent plus de travail. Cela nous soulage que les vaches puissent toujours aller dehors. Adage : 02 99 77 06 56 Christophe Mellier, Essé (35)


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