En plus de l’attractivité des formations agricoles, les établissements de formation vont devoir s’emparer du sujet de la parité dans certaines filières.
Même si le décrochage scolaire, la réforme de l’apprentissage cette année et les réformes progressives des programmes scolaires de BTS, Bac pro… ont mobilisé les équipes pédagogiques, la mixité au sein des formations agricoles reste un dossier important au sein du ministère de l’Agriculture. En réfère la note de service annuelle de rentrée scolaire qui rappelle l’importance de « poursuivre les actions engagées pour l’insertion et l’égalité des chances ».
Des filières sexuées
[caption id= »attachment_38778″ align= »alignright » width= »177″] Martine Garnier, responsable du service formation à la Draaf.[/caption]
« Globalement, la parité est présente. En Bretagne, les filles représentaient 48,9 % de l’effectif enregistré à la rentrée de septembre 2018, pour 49,1 % au niveau national », rapporte Martine Garnier, responsable du service formation à la Draaf. Mais, dans les formations agricoles, filles et garçons suivent-ils les mêmes filières ? « Plus que sur le niveau de formation, la différence se fait surtout sur certains types de formations. Les filles sont plus fortement représentées dans les filières Services, avec les formations service à la personne et animation du territoire ». Les choix d’orientation dans les filières techniques (production, aménagement paysager, agroéquipement) sont, de la même manière, fortement sexués avec une très forte proportion de garçons.
Prise de conscience
Le ministère de l’Agriculture mène de front une candidature pour le label Égalité et diversité afin que soit reconnu et pérennisé son engagement visant à l’égalité réelle femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations, et un travail de fond sur l’égalité des chances dans l’enseignement agricole. « On va être amené à s’emparer du sujet dans les établissements de formation et à sensibiliser sur ce thème », explique la chef de service.
Travail de communication
La démarche entreprise depuis 2017 dans le cadre du projet régional de l’enseignement agricole se base sur la communication des valeurs communes aux trois réseaux de formation (public, privé et MFR). « Nous nous adressons de plus en plus à un public qui n’est pas issu du monde agricole. Il est donc important de montrer les spécificités de notre formation agricole. Dans ce cadre, on a travaillé plus sur l’attractivité des filières de l’enseignement agricole, au sens large, pas sur la mixité. Ce n’est pas le sujet au 1er plan de cette action, mais c’est aussi un moyen de parler et de résoudre ce problème d’égalité ».
De plus, un cabinet de communication travaille avec le ministère pour mettre en place cette dynamique avec un travail en parallèle des directions régionales. La Bretagne y a contribué. Un des leviers présentés par la région est de réaliser une communication permettant de sensibliser les filles et les garçons aux filières de production et aux formations Service. « Nous souhaiterions nous baser sur des témoignages de pairs et de jeunes sortis de ces formations, actuellement en poste. Ils ont beaucoup de choses à se dire entr’eux. »