Deux ans après avoir déposé plainte contre les laiteries, la Confédération paysanne était de retour devant le Palais de justice de Saint-Brieuc pour exprimer son mécontentement.
« Il y a deux ans, nous avons déposé plainte contre les laiteries considérant qu’il y avait extorsion de fonds aux dépens des éleveurs à travers un prix du lait abusivement bas », rappelaient les responsables de la Confédération paysanne, lundi 17 décembre, à Saint-Brieuc. Croyant leur dossier toujours en cours, « en voulant verser de nouvelles pièces dont les derniers calculs de l’Institut de l’élevage précisant la nécessité d’un lait à 396 € / 1 000 L pour assurer une rémunération de 2 Smic au producteur », ils ont découvert, avec stupéfaction, que l’affaire avait été classée « sans suite » en avril dernier. « Le procureur n’a même pas daigné nous prévenir. Les faits ne seraient pas répréhensibles par la loi… Au Palais de justice, on nous a juste conseillé d’embaucher un avocat pénaliste. »
Soutenir l’actif paysan
Alors que se tient au même moment une réunion au ministère de l’Agriculture sur les prix abusivement bas, les syndicalistes doutent que les industriels laitiers jouent le jeu malgré la contractualisation et les ordonnances suite aux EGA. « Il est pourtant grand temps de statuer politiquement sur le commerce inéquitable pratiqué depuis si longtemps en défaveur des paysans », s’emporte Jean-Marc Thomas, porte-parole. Plus globalement, Isabelle Allain, tête de liste aux prochaines élections à la Chambre d’agriculture, revendique un « revenu digne » appuyé sur des prix rémunérateurs et des primes plus justes. « Nous voulons ainsi une Pac qui soutient l’actif paysan, pas le volume. » Et Jean-Marc Thomas de conclure : « La Bretagne a perdu 100 millions d’euros sur le 1er pilier entre 2013 et 2018. Regardez tous vos anciennes déclarations Pac et comparez. En 5 ans, un Gaec à deux associés sur 100 ha de SAU a perdu 10 000 € d’aides. »
