Deux périodes de lutte pour gérer seul 500 brebis

Alors que le lot mis à la lutte en juillet vient de mettre bas en décembre, pour des agneaux qui seront vendus à Pâques, le second lot vient d’être mis à la reproduction cette semaine. - Illustration Deux périodes de lutte pour gérer seul 500 brebis
Alors que le lot mis à la lutte en juillet vient de mettre bas en décembre, pour des agneaux qui seront vendus à Pâques, le second lot vient d’être mis à la reproduction cette semaine.
Les Romanes de Xavier Marchand ne mettent bas qu’une fois par an. Il a divisé son cheptel en deux lots d’agnelage, pour des agneaux de Pâques et de Noël.

Avant son installation sur l’exploitation familiale à Saint-Erblon (35), Xavier Marchand a visité de nombreuses exploitations bretonnes pour affiner le système de reproduction de son nouvel atelier ovin, en remplacement de l’atelier bovin lait de ses parents. Un an plus tard, il ne regrette pas son choix de deux périodes de lutte en mai et en décembre : « Cela me permet à la fois de gérer seul le travail sur mes 58 ha, même si la charge de travail est importante lors des deux mois d’agnelage, et d’optimiser mes bâtiments avec deux périodes de mise bas ».

Flushing et effet bélier pour grouper les chaleurs

Dès la première année, il a pu tester l’efficacité de cette organisation. Ses parents ayant acheté et élevé les agnelles l’année précédant la transmission pour leur fils. Les premières luttes de décembre 2017 ont ainsi permis un premier lot d’agnelage en mai 2018 avec 190 agnelles. « Un atout pour ma trésorerie : j’ai ainsi pu vendre mes agneaux dès la première année d’installation », explique le jeune éleveur. Ce lot a de nouveau été mis à la lutte cette semaine. Les béliers parqués sont depuis 15 jours dans le bâtiment, « pour “un effet bélier”, permettant de déclencher et grouper les chaleurs. Pour que les mises bas ne viennent pas en compétition avec le travail des champs au printemps, les béliers ne resteront que un mois avec les brebis ». Ces brebis, quant à elles, ont reçu un flushing avec l’ajout de 300 g d’orge, ainsi que 20 g de minéraux, à leur ration composée à moitié de foin et d’enrubannage. « On est en saison d’œstrus, les chaleurs sont visibles. La technique a bien fonctionné avec seulement une dizaine de vides l’année passée et une bonne prolificité de 1,8. »

Des implants de mélovine en anœstrus

Le second lot d’agnelles a lui été mis à la reproduction vers le 10 juillet. « Les agnelles étaient jeunes et nous étions tôt en saison. Aussi, je leur ai administré un implant de mélovine à chacune. Les résultats ont été concluants : 6 vides seulement sur 125 agnelles, avec une prolificité de 2. »

S’adapter à la demande d’agneaux

Les mises bas de décembre me permettent d’engraisser les agneaux pour Pâques, celles de mai pour Noël, deux périodes où la demande en agneaux est forte et où les prix sont plus rémunérateurs. « Les mises bas de mai seront néanmoins décalées d’un mois, pour pouvoir vendre réellement pour Noël et non pas en fin d’automne. » À terme, le cheptel devrait contenir 450 à 500 brebis. « Je garderai une quarantaine d’agnelles de renouvellement qui seront affectées à l’un de ses deux lots de lutte, pour maintenir les effectifs ». Les brebis repartent à l’herbe dès le sevrage à 70-90 jours. Les agneaux sont engraissés en bergerie. Les deux lots s’alternent dans l’ancienne stabulation laitière réaménagée en deux aires paillées. L’hiver, les brebis vides sont actuellement sous un bâtiment à fourrages. Xavier Marchand réfléchit à investir dans un bâtiment ou un tunnel — moins onéreux —, pour les loger deux mois chaque année. 

Une journée régionale sur la reproduction

Le 22 janvier, à Plouray (56), le thème de la reproduction ovine sera développé lors de la journée technique régionale, organisée par le GIE Élevages Bretagne et ses partenaires. Interventions : « Des mises à la reproduction réussies », présentation de Laurence Sagot, de l’Institut de l’Élevage, suivie de 4 ateliers thématiques l’après-midi : « Des agnelles au bon poids pour la lutte », « Bien choisir ses béliers », « Quel logiciel pour sélectionner ses reproducteurs ? », « Gestion sanitaire lors d’achats ». Coût : 20 €. Inscription obligatoire auprès de Catherine Thomassin : 02 23 48 29 00.


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